Deception island : une histoire liée aux tempêtes et aux icebergs.
La première mention officielle de Deception island a été faite par les navigateurs britanniques William Smith et Edward Bransfield en janvier 1820. Elle fut nommée par un navigateur des USA, Nathaniel Palmer, plus tard dans la même année.
Dès le début du 19° siècle, Deception island devint un refuge favori en Antarctique, où les marins attendaient la fin des tempêtes et le passage des icebergs. La première expédition scientifique fut conduite en 1829 par le capitaine britannique Henry Foster, à bord du HMS Chanticleer. L’île a été utilisée par les chasseurs de phoque, puis en 1906, par une entreprise norvégio-chilienne de chasse à la baleine comme base pour le Gobernator Bories, un navire-usine.
Entre 1908 et 1910, l’explorateur français Jean-Baptiste Charcot y fit escale pour s’approvisionner en charbon, eau et nourriture, ou y réparer le Pourquoi pas.Après 1912, 150 personnes travaillaient à la station baleinière de l’Hektor whaling company durant l’été austral, y produisant jusqu’à 140.000 barrils d’huile de baleine. Cette production s’est arrêtée en avril 1931, quand les prix de cette huile ont chuté.
Deception island - la Station baleinière et en avant-plan, des os de baleine - photo http://www.deceptionisland.aq
Dans les années 40 et 50, la péninsule Antarctique a fait l’objet de revendications territoriales de la part de l’Argentine, du Chili et de l’Angleterre. Deception island joua un rôle central dans les affaires internationales de l’antarctique. En 1944, les Britanniques établirent leur première base sur l’ancienne station baleinière. Les Argentins batirent une station à Fumarole Bay,en 1948. En 1955, le Chili construisit la station Pedro Aguirre Cerda dans l’anse Pendulum.
L’éruption de 1969 va détruire les bases Chilienne et Britannique, dont il reste les chaudières et des réservoirs rouillés, un hangar pour avion et l’habitation de la station scientifique éventrés.
Deception island - quelques barques de chasse à la baleine existent encore - photo Antony Van Eeten 03.2014
Le climat de Deception island est qualifié de « polaire maritime ». La température moyenne de l’air y est de moins 3°C, avec des max à +11°C et des min à -28°C. Le taux de précipitation est de 500 mm/an. Les vents dominants sont d’ouest à nord-est.
Des micro-climats extrêmes existent autour des fumerolles et des eaux géothermales, où la température de l’air peut atteindre 40°C, et celle des eaux 70°C.
Faune et flore polaire :
La flore y est exceptionnelle, bien que clairsemée. On y trouve 18 espèces de mousse et lichen, n’existant nulle part ailleurs en Antarctique, dont deux endémiques. La Sagine antarctique – Colobanthus quitensis, Antarctic pearlwort – est la seule à croître dans les zones géothermales de l’île, y constituant la plus large communauté connue de cette espèce.
Neuf espèces d'oiseaux pélagiques nichent sur l'île.
La plus grande colonie mondiale de manchots à jugulaire - Pygoscelis antarcticus, Chinstrap penguin - est située à Baily Head, sur la côte sud-ouest de Deception island; elle est estimée à 100.000 couples nicheurs.
On y rencontre aussi le manchot papou - Pygoscelis papua, Gentoo penguin - , et le labbe antarctique - Stercorarius antarcticus, Sunantarctic skua.
Deception island n'est pas un lieu de désolation, c'est le site de base scientifiques actives et une destination touristique de plus en plus prisée.
Univers en blanc et noir (neige et cendres volcaniques), avec quelques touches de rouge (hématite) et de jaune (ceheptonite) - photo Antony Van Eeten 03.2014
Sources :
- Deception island - site officiel - link