Trois autres formations pyroclastiques attribuées à des volcans à magma acide marquent la Limagne.
Une première formation, nommée CF5, a été observée exclusivement dans le secteur de Clermont-Ferrand (Bassin de Clermont, Grand marais de Limagne-zone de Gerzat).
Il s'agit d'une lamine cendreuse crème à rose pastel qui correspond à une retombée de cendres grossières (fall) de composition rhyolithique. Le volcan-source a été identifié grâce aux études minéralogiques : c’est le cratère Kilian (ou du puy de Vasset). Ce volcan de type péléen possède néanmoins un cratère, car son dôme fut décapité par de violentes explosions verticales. Cette éruption est datée de 9500 ans environ, la palynologie la situe à la transition Boréal-début de l’Atlantique.
Le Kilian est situé au sud du Puy de Dôme, et sa trachyte a fourni les blocs servant à la construction du temple de Mercure - 2°siècle, au sommet du Puy de Dôme.
Localisation des volcans autour du Puy de Dôme - doc OPGC / Observatoire de Physique du Globe Clermont-Ferrand
La seconde formation correspond à un niveau de cendres, de nature très comparable à CF5, découvert dans le remplissage lacustre du paléo-lac de Sarliève. Cette nouvelle retombée a été dénommée Téphra de Sarliève.
Une troisième formation, nommée CF7, a été reconnue dans plusieurs stratigraphies de Limagne au nord-est, à l'est et au sud de Clermont-Ferrand.
Il s'agit de fragments anguleux centimétriques de trachyte dispersés le plus souvent dans un niveau limoneux beige. La morphologie de ces fragments suggère qu'ils proviennent de la croûte d'un dôme de lave acide. Son attribution à un volcan précis de la Chaîne des Puys est actuellement discutée quoique les premières analyses (géochimie et analyse des radioéléments) indiquent comme origine le Puy de Clierzou, voisin du Puy de Dôme côté nord.
L’épisode explosif violent s’inscrit dans une historique complexe : une montée magmatique incomplète au cours de laquelle la lave trachy-andésitique n’est pas émise à l’air libre, puis une explosion qui fait sauter le bouchon de lave formé, et une infiltration de lave trachytique parmi les cendres et une solidification du mélange.
La formation CF7 a été mise en évidence au sein de niveaux archéologiques du Sauveterrien moyen (mésolithique).
Les biotopes de la Limagne ont ainsi été affectés par au moins quatre épisodes éruptifs trachytiques de la Chaîne des Puy, il y a 9500 ans environ. Cet impact important change de façon radicale la vision des volcanologues sur ces éruptions trachytiques, en relation avec des activités humaines préhistoriques.
Sources :
- La Formation de Marsat et le Téphra CF7, marqueurs distaux d’éruptions trachytiques violentes de la chaîne des Puys au Boréal - par Vernet et Raynal - link
D. Miallier et al., C. R. Geoscience 336 (2004).
Nouvelles données sur le téphra de Sarliève et le téphra CF7, marqueurs chrono-stratigraphiques de Grande Limagne (Massif central, France)