L’île de Pico, voisine immédiate de Santa Maria dont elle n’est séparée que par un bras de mer peu profond, est dominée par le volcan du même nom. Sa superficie est de 445 km², et mesure 42 km sur 15,2. Découverte avant 1439, elle fut dénommée tout d’abord São Dinis, avant d’être colonisée à partir de 1460.
La Montanha do Pico, ou Ponta do Pico, est un stratovolcan qui culmine à 2351 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce volcan à dominante basaltique s’est édifié sur le complexe volcanic Montanha, un ancien volcan allongé, aux pentes plus douces, constitué de coulées basaltiques et de cônes adventifs.
Il est coiffé d’un cratère sommital de 500 mètres de large et 30 mètres de profondeur, dans lequel s’est installé un petit cône aux parois abruptes haut de 70 mètres : le Pico Pequeño ou Piquinho, un des rares sommets des Açores à être recouvert de neige en hiver.
Le sommet du Piquinho présente un dégazage permanent constitué par de la vapeur d’eau à une température entre 50 et 75 °C (paramètres fonction de la température d’ébullition fonction de l’altitude et de la pression barométrique)
Pico / Açores - le sommet de la Montanha do Pico, avec le Pico Piquinho et les hauts flancs enneigés
Les éruptions historiques sont localisées aux flancs du Pico et à la zone de rift Est, ponctuée de cônes pyroclastiques Hawaiien /strombolien : le Sao Roque Piedade volcanic complex.
En 1562-64, la rift zone sud-est a produit des coulées de lave qui ont atteint la côte nord ; un évent proche est responsable d’une coulée rejoignant la mer sur sa côte sud. L’éruption de flanc de 1718 a alimenté des coulées qui ont atteint les deux côtes.
La dernière éruption, localisée sur le flanc SE à 400 mètres, est datée de 1720.
A gauche, Pico - les coulées des éruptions historiques - doc Padang & al - à droite, le relief de l'île, avec la Montanha do Pico et les cônes ponctuant la rift zone Est - doc. Governo Regional dos Açores - un clic pour agrandir.
A l’ouest de Pico, dans le canal de Faial, les Ilhéus da Madalena, hauts de 52 et 59 mètres, sont les restes d’un appareil volcanique sous-marin détruit par l’abrasion marine et les forces tectoniques. Ils ont constitués de tuff palagonitisés d’origine phréato-magmatique.
Vus de Pico, les Ilhéus da Madalena et en arrière-plan, l'île de Faial - photo Carlos Luis MC da Cruz
Les vignes de Pico et les Currais :
Les vignobles de Pico forment un paysage classé par l’Unesco en 2004. Les pieds de vigne sont plantés dans le sol volcanique riche et foncé, dans de petites parcelles entourées de murs faits de pierres de lave (provenant du nettoyage du terrain au moment de leur implantation). Ces murs, arrivant à la taille, appelés "Currais ou Curraletas", ont une fonction de protection contre les embruns salés du proche océan, et de récupération et de stockage de la chaleur, restituée aux grappes de raisin durant la nuit.
Les raisins d’une qualité rare produisent un excellent vin liquoreux, le Verdelho do Pico, "mordoré et aristocratique".
" Basalto ", " Lajido " et " Terras de Lava " sont des désignations de vins de Pico qui renvoient à une relation homme-nature dont les îliens s’honorent. La Coopérative vitivinicole de l’île de Pico, à Areia Larga, concentre la production locale, qui a adopté de nouveaux cépages, et peut être visitée.
D’autres douceurs locales : les eaux-de-vie de figue et de nèfle, le miel de fleur de Pittosporum, le fromage de Pico à pâte molle.
Museu do Vinho do Pico, curraletas de vinha - photo José Luís Ávila Silveira / Pedro Noronha e Costa