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Earth of fire

Actualité volcanique, Articles de fond sur étude de volcan, tectonique, récits et photos de voyage

Publié le par Bernard Duyck
Publié dans : #Actualités volcaniques
Le Mt. Rainier, le volcan le plus haut de la chaîne des Cascades - photo Walter Siegmund

Le Mt. Rainier, le volcan le plus haut de la chaîne des Cascades - photo Walter Siegmund

Le Mont Rainier, le plus haut point de la Chaîne volcanique des Cascades, est un stratovolcan qui culmine à 4.392 mètres. Son actuel sommet est coiffé de deux cratères qui se recouvrent partiellement.

Le Global Volcanism Program décrit un système hydrothermal actif extensif, qui cause la fonte périodique des glaciers qui couvrent ses flancs et produit dans la calotte de glace sommitale un réseau élaboré de grottes de glace. L’altération hydrothermale des parties supérieures du volcan contribue à sa faiblesse structurelle.

Les glaciers du Mt Rainier et leur évolution depuis 1896 - carte Glacier U.S.

Les glaciers du Mt Rainier et leur évolution depuis 1896 - carte Glacier U.S.

Les grottes de glace sommitales du Mt Rainier - doc. Seattle times / Mark Rowlin

Les grottes de glace sommitales du Mt Rainier - doc. Seattle times / Mark Rowlin

La première description des grottes sommitales est faite en 1870 par H.Stevens et Ph.Van Trump : " à la tombée de la nuit, nous fumes ravis par des jets de vapeurs montant du bord rocheux. La chaleur avait creusé une ouverture sous la neige "  ils s’établirent  à l’intérieur pour passer la nuit … " et passèrent une nuit exécrable, gelés d’un côté, et dans un bain de vapeurs sulfureuses de l’autre ".

Les frères jumeaux Whittaker s’aventurèrent dans les grottes en 1954, mais firent vite demi-tour de peur des fumées toxiques.

Lou Whittaker y retourna en 1970, équipé d’un respirateur utilisé par les pompiers, en rampant « par le chas de l’aiguille », une petite ouverture du côté sud du cratère. Durant plusieurs décades, les Whittakers guidèrent les visiteurs dans les grottes creusées sous le Paradise Glacier … mais décrivent les grottes sommitales comme « noires et fumantes, avec un soupçon de soufre, mais avec un air respirable.

Dans les années 70, au cours d’une expédition  appelée Project Crater, Lokey et une équipe de jeunes alpinistes et scientifiques campèrent pour des semaines au sommet, et y trouvèrent des restes de l’expédition du 19°siècle.

Mt. Rainier - Zoe Harrold, spécialiste des microbes en milieux extrêmes, prélève des échantillons d'eau du lac récemment découvert - photo Francois-Xavier De Ruydts / Special to The Seattle Times  - d'autres superbes photos sur le site en références.

Mt. Rainier - Zoe Harrold, spécialiste des microbes en milieux extrêmes, prélève des échantillons d'eau du lac récemment découvert - photo Francois-Xavier De Ruydts / Special to The Seattle Times - d'autres superbes photos sur le site en références.

Le Seattle Times relate l’expédition de 2004, par Lokey et son équipe, cette fois équipés de moyens modernes de survie et de monitoring.

Une tempête va forcer une partie de l’équipe à entrer dans la grotte sommitale la plus proche … les fumerolles y chauffent l’air à 40 °C mais sans gaz nocifs détectés, et ils y établissent leur campement. Une carte est établie au moyens de lasers et inclinomètres, et un lac est découvert, non encore répertorié … il est nommé Lake Adélie, parce que l’eau azurée rappelle à Eddy Cartaya les yeux bleus du pingouin du même nom. Un membre de l’équipe présente des signes d’œdème pulmonaire et l’expédition doit être interrompue.  Devant la taille et la complexité des passages, une autre expédition de cartographie est envisagée pour 2015.

Le groupe de Lokey fait de son côté des échantillonnages de gaz, et en particulier des teneurs en hélium, données manquantes pour le Rainier , et pouvant témoigner des mouvements magmatiques possibles. Des prises d’exemplaires d’eau du lac, de boue l’entourant et de glace sont aussi effectués.

D’intéressantes retombées sont attendues des examens, la combinaison de la chaleur et des gaz volcaniques, de l’eau froide et du sol gelé seraient similaires aux conditions d’apparition de la vie sur Terre.

Pile de nuages lenticulaires sur le Mt.Rainier - photo National Geographic / Arco images.

Pile de nuages lenticulaires sur le Mt.Rainier - photo National Geographic / Arco images.

Sources :

 - The Seattle Times- Under Rainier’s crater, a natural laboratory like no other - link

 - Science direct - Fumaroles in ice caves on the summit of Mount Rainier—preliminary stable isotope, gas, and geochemical studies – by D.R. Zimbelman, R.O. Rye, G.P. Landis. - link 1 - link 2

- USGS - Living with an active volcano in your backyard - An educator guide with emphasis on Mt. Rainier.

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M
Magnifique article. Merci! Une façon tout à fait originale de redécouvrir ce géant.
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