Ces empreintes fossilisées furent découvertes fortuitement en 1919 par un géologue, Ruy H. Finch, travaillant à l’Observatoire Volcanologique d’Hawaii, dans le désert de cendres de Ka`ū.
La zone fut nominée au Régistre National des Endroits Historiques en 1974 : ces traces ne se retrouvent nulle part ailleurs sur Hawaii, et sont associées à un évènement unique dans l’histoire humaine et volcanologique de l’île.
Les évidences géologiques :
La cendre volcanique et le sable qui recouvrent les coulées de lave appartiennent à la formation géologique appelée Cendres Keanakāko`i, en hawaiien "les chutes de sable", dans une zone proche du Kilauea.
Initialement reliée à un évènement ponctuel daté de 1790, il apparait aujourd‘hui que cette formation a débuté à partir des années 1500, avec un dernier évènement majeur en 1790. Les Cendres Keanakāko`i sont définies de façon plus correcte comme des couches de matériaux pyroclastiques déposées entre 1500 et 1790.
Ces cendres proviennent d’un temps où le cratère sommital était très très profond, au point que le niveau de son plancher était sous le niveau de la nappe phréatique. Les eaux ont filtré dans le cratère, où elles ont formé un lac. Les éruptions ultérieures ont été de nature phréatomagmatique, la fragmentation du magma par l’explosion a été maximale, et un surge pyroclastique a tout balayé à une vitesse supérieure à 150 km/h. recouvrant les victimes, vraisemblablement mortes par suffocation dans un ouragan de gaz chauds, et soufrés plutôt qu’à cause des chutes de cendres. Les lapilli accrétionnés retrouvés témoignent de conditions tempétueuses lors des éruptions.
Les empreintes sont communément qualifiées de « fossilisées », mais elles ne sont pas assez vieilles pour constituer des fossiles véritables. La poussière fine a tournée en une boue épaisse sous la pluie sévissant lors de l’éruption. Solidifiées sous le soleil tropical, puis préservées par un climat désertique aride, les empreintes se sont conservées jusqu’au aujourd’hui.
Le désert de Ka`ū : Les blocs de lave expulsés lors d’une série explosive en 1924 recouvrent les dépôts de cendres Keanakako`i émis entre 1500 et 1790. Le bloc en bas à gauche mesure 50 cm. de diamètre – photo S.R.Brantley / 08.1998
Les empreintes de pieds du désert de Ka`ū - ces traces sont fragiles et ne doivent pas être piétinées - photo NPS / Volcanoes NP
Epreuve d'artiste relatant l'hypothèse des guerriers tués par le surge pyroclastique en 1790 - doc. NPS
L’histoire humaine :
Les empreintes laissées dans les cendres, furent attribuées dans un premier temps à une partie des guerriers en retraite après une bataille, par Thomas Jaggar en 1921.
Des recherches récentes attribuent ces empreintes à des activités humaines dans la région au cours du cycle d’activité volcanique 1500-1790. Une datation au radiocarbone, et la découverte de nombreux sites d’habitations, ainsi que des chemins, vont dans le sens d’une occupation humaine, dont la récolte d’éclats pour confectionner des outils. En 2008, il a été prouvé que la plupart des empreintes de pas appartiennent à des femmes et des enfants, et pas à des hommes adultes / des guerriers.
Sources :
- National Park Service - Hawaii NP - Keonehelelei - The Story of the Footprints Area - link
- Hawai`i Volcanoes National Park / Cultural Resources – Archeology / Keonehelelei - “The Falling Sands” - link1 - link 2
- Pacific islands - link