Parallèle à celui de Grindavik, le champ géothermal de Krísuvík-
témoigne de l’activité volcanique, caractérisée par des fissures, un groupe de cratères alignés NE-SO et de petits volcans-boucliers, recoupant la péninsule de Reykjanes à l’ouest du lac Kleifarvatn.Le système volcanique de Krísuvík a produit plusieurs éruptions depuis le peuplement de l’Islande. Une éruption importante du cratère Ogmundargigar en 1151 s’est accompagnée d’une coulée de lave qui a atteint l’océan.
Les dernières répertoriées par le GVP ont pris place au 14° siècle : 1325 et 1340.
Un forage à des fins d’exploitation de la géothermie y a été fait dans les années 1990, la température sous la surface étant de 200°C. Une explosion imprévue en 1999 fit abandonner le projet, et laissa un cratère de 30mètres de diamètre.
En 2009, la zone de Krísuvík s’est soulevée de 3 cm.
En février 2011, un essaim sismique de magnitude max 3,7, entre 1,1 km et 4,7 km, lié vraisemblablement à des mouvements magmatiques, a marqué cette zone. Il n’a pas abouti à une éruption.
Le site reste potentiellement dangereux : en raison du risque d’explosion de vapeur, il est conseillé de rester sur les boardwalks.
Le champ géothermal de Krísuvík-Seltún - fumerolles et roches altérées - photo © Bernard Duyck 2015
Le champ géothermal de Krísuvík-Seltún - roche altérée hydrothermalement - photo © Bernard Duyck 2015
Le champ géothermal de Krísuvík-Seltún - petite mare de boue bouillonnante - photo © Bernard Duyck 2015
La sismicité continue de marquer la zone de Krisuvik, avec un essaim de séismes, tous de magnitude inférieure à 3, le 31 mars 2015.
Krísuvík et le soufre :
En y arrivant, on est de suite baigné dans une douce odeur d’hydrogène sulfuré … ici se succède mud pots, eaux bouillonnantes, fumerolles bruyantes, roches altérées hydrothermalement aux couleurs étonnantes, et dépôts soufrés.
Le scientifique allemand Robert Bunsen visita le site en 1845, et basant ses recherches sur la Solfatare, proposa l’hypothèse de la formation d’acide sulfurique dans la nature.
Le soufre y fut exploité de 1722 à 1728, puis de nouveau au 19° siècle.
Le champ géothermal de Krísuvík-Seltún - accords de teinte entre les roches altérées, oxydées et le ciel plombé - photo © Bernard Duyck 2015
A proximité des champs géothermaux, deux cratères d’explosion, de type maar, sont occupés par des lacs.
Le Grænavatn, 350 m de large pour une profondeur de plus de 46 mètres, a une couleur émeraude, changeante selon la luminosité.
Le Gestsstaðavatn est un peu plus petit.
Ils dateraient tous deux de plus de 6.000 ans. Une particularité des cratères de Krísuvík réside dans la petite fraction de matériaux magmatiques expulsés, la richesse en enclaves gabbroïques et le peu d’étendue de la rangée de cratères, seulement 500 mètres … ceci suggère une phase éruptive durant laquelle une quantité de magma semi-solidifiée a été mobilisée apparemment lors d’un épisode sismique.