Dans un article du journal Nature de juillet, relayé par les Actualités du CNRS-INSU, les climatologues ont pointé une réponse quasi systématique de l’Oscillation Nord Atlantique – la NAO / North Atlantic Oscillation – après les éruptions volcaniques majeures.
Qu’est-ce que l’Oscillation Nord Atlantique ?
C’est un phénomène atmosphérique et océanique, concernant principalement l’Atlantique nord, caractérisé par un va-et-vient des masses d’air, nord-sud au-dessus des régions arctiques et islandaises vers la ceinture subtropicale, la région des Açores et la péninsule Ibérique. Ces mouvements de masses d’air influe sur les variations de pression au sol, sur les variations des vents d’ouest moyens et sur le climat autour du bassin Atlantique.
Il est caractérisé par un indice, l’indice NAO.
L’indice NAO est calculé chaque année à partir de la différence de pression entre deux villes : Lisbonne au Portugal et Reykjavik en Islande, en prenant l’écart moyen de janvier à mars.
Un indice Nao positif signifie que la pression au cours de l’hiver est plus élevée que la moyenne à Lisbonne , et plus faible que la moyenne à Reykjavik … avec comme conséquence, un anticyclone des açores plus puissant et une dépression Islandaise plus creuse.
Un indice NAO négatif correspond à l’inverse à un anticyclone des Açores plus faible que la normale en hiver, et une dépression Islandaise à peine plus creuse.
Ces changements de pression influencent le climat de l’hémisphère nord, et plus particulièrement le climat hivernal Européen.
Quand la différence de pression entre l’anticyclone des Açores (A) et la dépression d’Islande (D) est plus faible que d’habitude (NAO -), la trajectoire des tempêtes se déplace vers le Sud de l’Europe -- Quand la différence de pression entre l’anticyclone des Açores (A) et la dépression d’Islande (D) est plus forte que d’habitude (NAO +), la trajectoire des tempêtes se déplace vers le Nord de l’Europe. © Pablo Ortega - un clic pour agrandir.
NAO positif et NAO négatif - Source : Heinz Wanner, Institut de géographie climatologie et météorologie, Université de Berne
Influence des éruptions volcaniques sur le climat hivernal Européen :
L’étude a mis en évidence le fait que deux ans après chacune des onze éruptions les mieux connues du dernier millénaire, l’indice NAO devient presque systématiquement positif. La dernière éruption du Pinatubo en 1991 a donné lieu à ce genre d’observation.
Le mécanisme n’est pas entièrement compris à ce jour, mais constitue une piste de prévisions des conséquences d’une éruption volcanique majeure sur le climat hivernal Européen.
Sources :
- Actualités du CNRS-INSU" - Prévoir les hivers européens en décryptant 1 000 ans d’histoire climatique - link
- Nature - A model-tested North Atlantic Oscillation reconstruction for the past millenium - by
Nature 523, 71–74 (01 July 2015) | doi:10.1038/nature14518 - link
- Ifremer - l'Oscillation Nord Atlantique - link