Après l'éruption de 1980 au St Helens, les géophysiciens ont étudié les mouvements magmatiques sous le volcan ... ils ont conclu à une accumulation du magma dans des chambres peu profondes situées dans la croûte terrestre à une profondeur comprise entre 3 et 12 km.
La question de l'origine du magma dans la croûte et de la migration de celui-ci pour générer les éruptions vient d'être analysée dans une étude de l'Université du Nouveau Mexique.
Les auteurs, Steven Hansen et Brandon Schmandt, réfutent l'idée de la montée de matériaux en fusion directement du manteau sous le St Helens.
L'imagerie sismique révèle la présence d'un manteau froid sous le volcan : le manque de vagues P réfléchies sous le cratère du volcan suggère qu'il est situé au sommet d'un coin du manteau froid, presque solide, serpentinisé. Plus à l'Est, l'énergie sismique réfléchie augmente de 10 à 30%, avec un fort contraste matériel entre croûte et manteau sous-jacent.
Modèle 2D thermique du système de subduction des Cascades dans le centre Oregon et interprétation géologique – la zone hachurée marque la région du coin du manteau où la serpentine est stable (vers 700°C). Les points blancs précisent la localisation des séismes de très longue périose (DLP). Les flèches montrent les deux voies possibles de migration latérale du magma vers le St Helens. - doc. in Seismic evidence for a cold serpentinized mantle wedge beneath Mount St Helens – S.M. Hansen, B.Schamandt & al.
Les auteurs de cette étude proposent une génération du magma plus à l'est, avec migration latérale dans le manteau ; ceci avalisé à la fois par la position décentrée du St Helens par rapport à l'arc volcanique des Cascades et l'enregistrement de séismes LP à une profondeur de 23-44 km au sud-ouest du volcan.
Deux voies de migration restent possible : l'une par le croûte moyenne (A sur le schéma du système de subduction) et l'autre au travers du coin du manteau (B sur le schéma du système de subduction). Les observations futures dans le cadre du projet IMUSH / Imagning Magma Under St Helens devraient mener à une meilleure compréhension des zones de subduction.