Importance de la surveillance géochimique des gaz à la Cumbre Vieja.

Suite aux essaims sismiques qui ont marqué La Cumbre Vieja sur l'île de La Palma dans l'archipel des Canaries, entre le 7 et le 14 octobre, les équipes d'INVOLCAN (Instituto

Volcanologico de Canarias) ont renforcé la surveillance depuis la semaine dernière avec de nouvelles installations sismiques.

Ce dimanche et Lundi, un réseau de pièges alcalins composé de 21 stations géochimiques d'observation a été mis en place (localisation carte ci-contre), pour surveiller le flux diffus de dioxyde de carbone.

Un article récent de TV La Palma rappelle que la surveillance de la Cumbre Vieja ne date pas d'hier, les opérations datant de 1997.

Parmi les signaux géochimiques précurseurs, INVOLCAN épingle la détection de changements significatifs dans l'émission diffuse d'hydrogène dans l'atmosphère,

Au cours de campagne en 2001-2003, la valeur moyenne d'émission diffuse d'hydrogène était de 2,5 kg par jour ; cette valeur moyenne est montée à 16,6 kg /jour durant la période 2013-2017, pour atteindre 36 kg/jour en juin 2017 ... les signaux précurseurs ont été observés environ 4 ans avant l'enregistrement de l'eesaim sismique récent marquant la Cumbre Vieja.

D'autres paramètres viennent corroborer ces mesures : les ratios géochimiques He/CO₂ et H₂/CO₂ dans l'atmosphère du sol de la Cumbre Vieja reflètent aussi une augmentation depuis 2013.

De plus, les différentes valeurs de l'isotope carbone-13 dans le dioxyde de carbone atmosphérique mesurée montre que ces émissions contiennent une proportion plus grande de gaz volcaniques d'origine profonde.

Depuis 2007, les valeurs de rapports dioxyde de carbone / sulfure d'hydrogène sont relativement plus élevées qu'antérieurement.

Ces différentes observations reflètent l'importance de la surveillance géochimique des gaz volcaniques, visibles en surface dans les panaches et fumerolles, mais aussi invisibles pour l'oeil humain, dans les émanations gazeuses diffuses.

Sources : INVOLCAN, ITER, IGN Spain & TV La Palma