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Earth of fire

Actualité volcanique, Articles de fond sur étude de volcan, tectonique, récits et photos de voyage

Publié le par Bernard Duyck
Publié dans : #Actualités volcaniques
Agung - panache éruptif montant à 1.500 m de hauteur le 13.02.2018 / 11h49  WITA - photo Devay Natamanggala

Agung - panache éruptif montant à 1.500 m de hauteur le 13.02.2018 / 11h49 WITA - photo Devay Natamanggala

Un point sur l'activité de l'Agung grâce aux renseignements du PVMBG et du BNPB.

Au cours du mois dernier, la fréquence des incidents éruptifs a diminué selon les observations, la dernière éruption est signalée par l'observatoire le 24 janvier 2018.

Le volume du dôme de lave n'a pas changé significativement, et est toujours estimé à 20 millions de m³, soit 1/3 du volume vide du cratère.

L'inflation est toujours observée, mais caractérisée par un ratio plus faible, indication que la mise sous pression suite aux mouvements magmatiques est moins significative.

Agung cratère - entre le 20.10.2017 et le 10.02.2018 -photo drone PVMBG

Agung cratère - entre le 20.10.2017 et le 10.02.2018 -photo drone PVMBG

La mesure des gaz magmatiques indique toujours l'existence d'une dynamique des mouvements de magma en profondeur, cependant que les concentrations en dioxyde de carbone magmatique est inférieure à celle mesurée avant l'éruption de novembre 2017. Le flux de dioxyde de soufre est relativement bas, soit du à la dissolution des gaz dans l'eau, soit du à une moindre alimentation superficielle. Le ratio CO2/SO2 qui reflète l'intensité de l'activité magmatique montre une tendance à la baisse comparée à novembre 2017.

Le volume de magma circulant à l'intérieur du volcan est actuellement inférieur à un million de m³, soit 40 fois plus bas qu'en septembre-novembre 2017, où il était estimé à 40 millions de m² ... ce qui implique une diminution de l'opportunité d'éruptions majeures.

Les données satellites montrent une diminution de l'énergie thermique du cratère, et entérinent une baisse du ratio de coulée de lave à la surface. La surface du dôme se durcit, avec un risque potentiel d'augmentation de pression, suivie d'éruption strombolienne comme celle qui a eu lieu le 19 janvier 2018.

Agung - hauteur des panaches entre le 1°novembre 2017 et le 10 février 2018 - doc.PVMBG

Agung - hauteur des panaches entre le 1°novembre 2017 et le 10 février 2018 - doc.PVMBG

Agung - sismicité au 12.02.2018 - doc.Magma Indonesia

Agung - sismicité au 12.02.2018 - doc.Magma Indonesia

Sur base de ces multiples paramètres, le PVMBG conclue à une activité volcanique de l'Agung toujours élevée, et non stabilisée, avec la possibilité d'une éruption à tout moment.

Le niveau d'alerte a cependant été abaissé le 10 février du niveau IV/Awas au niveau III/ Siaga, assorti d'une zone de risque de 4 km de rayon. Il reste toujours, malgré les retours autorisé, plus de 15.000 personnes déplacées.

 

Hier 12 février, la sismicité était caractérisée par 7 séismes d'émission, un épisode de trémor harmonique, 5 séismes volcaniques superficiels VB, 7 séismes volcaniques profonds VA et un séisme tectonique.

Ce 13 février à 11h49 locale, un panache de cendres et gaz a été observé à 1.500 mètres au dessus du sommet

Sources : données du PVMBG & BNPB

Agung - panache éruptif du 13.02.2018 / 11h49 WITA - photoBNPB

Agung - panache éruptif du 13.02.2018 / 11h49 WITA - photoBNPB

Selon E.Duarte, volcanologue à l'Ovsicori, le lac acide du Poas, mesuré à un pH entre 0 et 1, a atteint une profondeur de maximum 15 mètres, puisque d'après ses observations, il recouvre et va déliter le "cône rouge" bien visible en septembre 2017. Sa température dans les zones les plus chaudes est de 97°C, et accompagnée d'émissions sonores de vapeur et gaz. Sur ses bords, des bulles de soufre se forment en abondance.

Duarte constate un équilibre entre l'énergie, la température et la pression ; ce qui donne un aspect de calme comparable à celui qu'il possédait avant le cycle éruptif qui a débuté un peu avant la semaine sainte en 2017.

Poas - lac acide ; dans l'encart, situation au 04.09.2017 - photo Ovsicori  / via La Nacion 13.02.2018

Poas - lac acide ; dans l'encart, situation au 04.09.2017 - photo Ovsicori / via La Nacion 13.02.2018

Le lac acide du Poas s'est asséché dans le passé à plusieurs reprises : en 1989, où il s'est rempli au bout de six semaines ; en 1994,après quoi il a perduré 23 ans, atteignant sa plus grande profondeur avec 36 mètres. Le présence de l'ancien dôme lui a fait longtemps barrière, l'empêchant de remplir le cratère à la saison des pluies.

Après l'éruption de 2017, les eaux ont mis neuf mois avant de recouvrir le fond du cratère.

Sources : Ovsicori, RSN, La Nacion

Le cratère du Turrialba sous les émissions passives de cendres le 12.02.2018, lors d'une visite des équipes de la RSN - Photographies de Jean Paul Calvo et Alexandre Argüello.

Le cratère du Turrialba sous les émissions passives de cendres le 12.02.2018, lors d'une visite des équipes de la RSN - Photographies de Jean Paul Calvo et Alexandre Argüello.

Au Turrialba, les équipes de la RSN ont visité le cratère le 12 février pour des travaux de surveillance et de maintenance. Les émissions passives de cendres des derniers jours avait recouvert les panneaux solaires alimentant les appareils, ainsi que les parois internes du cratère et la végétation.

Le cratère du Turrialba et la végétation sous les émissions passives de cendres le 12.02.2018, lors d'une visite des équipes de la RSN - Photographies de Jean Paul Calvo et Alexandre Argüello. - un clic pour agrandirLe cratère du Turrialba et la végétation sous les émissions passives de cendres le 12.02.2018, lors d'une visite des équipes de la RSN - Photographies de Jean Paul Calvo et Alexandre Argüello. - un clic pour agrandir
Le cratère du Turrialba et la végétation sous les émissions passives de cendres le 12.02.2018, lors d'une visite des équipes de la RSN - Photographies de Jean Paul Calvo et Alexandre Argüello. - un clic pour agrandir

Le cratère du Turrialba et la végétation sous les émissions passives de cendres le 12.02.2018, lors d'une visite des équipes de la RSN - Photographies de Jean Paul Calvo et Alexandre Argüello. - un clic pour agrandir

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