Piton de La Fournaise - la fissure et les coulées de lave dans la pente - 20.02.2019 - photo rb/ ipréunion
Nous avons lâché l'éruption du Piton de la Fournaise hier en début de soirée – voir l'article . http://www.earth-of-fire.com/2019/02/piton-de-la-fournaise-c-est-reparti.html
Au matin, le point est fait par Nicolas Villeneuve dans un interview à Imazpress : une fissure s'est ouverte hier vers 1.800 mètres d'altitude sur le flanc Est du Dolomieu, et une fontaine active alimente deux coulées de lave, dont le front avance à une vitesse d'environ 1 km/h. Les débits de surface estimés à partir des données satellites, via la plateforme MIROVA (université de Turin) et HOTVOLC (OPGC - université d'Auvergne), restent faibles et sont compris entre 3 et 7 m3/s.
Piton de La Fournaise - nouvelle fissure éruptive sur le flanc est du Dolomieu le 20.02.2019 - photo rb/ ipréunion
Piton de La Fournaise - 2019.02.20 PdF - Prise de vue infrarouge du site éruptif le 20.02.2019 à 06h20 heure locale. (OVPF-IPGP)
Piton de La Fournaise - partie du chemin coupée par la fissure de l'éruption du 18.02.2019, justifiant l'interdiction de pénétrer la zone - photo et notes de l'OVPF / Twitter
La première coulée coupe le cratère Madoré et s'arrête en amont du cratère Guyane en formant un petit lac de lave.
Le second bras descend les pentes pour rejoindre la partie du Grand-Brûlé détruite par l'incendie de janvier 2019. Il s'étale sur 1.600 mètres, et pour poursuivre vers la mer, dépend d'une alimentation suffisante en amont.
Sources : OVPF & Imazpress
Retrouvez l’ensemble des informations relatives à l’activité du Piton de la Fournaise sur les différents médias de l'OVPF-IPGP:
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Au cours des dernières 24 heures, grâce aux systèmes de surveillance du volcan Popocatépetl, 23 exhalations ont été identifiées accompagnées de vapeur et de gaz, ainsi qu'une explosion à 06:13 h. De plus, six tremblements de terre volcano-tectoniques ont été présentés , les trois premiers enregistrés hier à 12h20, 20h43 et 20h54, les trois autres aujourd'hui à 01h20, 09h55 et 09h56. , avec une magnitude calculée de 1,8, 2,6, 2,1, 1,8, 1,5 et 1,4, respectivement.
De même, pendant cette période, 1140 minutes de signal sismique associé à des trémor de faible amplitude ont été enregistrées avec un spectre de fréquences différentes; De plus, 240 minutes de trémor harmonique ont été détectées à partir de 5h00.
Source : Cenapred
Karymsky - zone couverte par les cendres émises par l'activité des jours précédents - image Sentinel 2 nat. colors 19.02.2019
Au Kamchatka, le Karymsky est le siège d'une activité éruptive modérée, caractérisée par des explosions de cendres. Ce 18 février, le KVERT enregistre un panache de cendres entre 2.500-3.000 mètres asl., dérivant vers l'ESE sur 117 km.
Le code aviation est orange, en raison d'une possible poursuite de l'activité explosive et des panaches pouvant atteindre 4 à 6 km de hauteur.
Source : KVERT et VAAC Tokyo
Villarica -l'intérieur du cratère du volcan Villarrica, où un ensemble de capteurs infrasoniques ont été disposés - photo Volcanologia Chile 18.02.2019
Des chercheurs de l'université de Conception menés par le volcanologue Jose Luis Palma à côté d'un membre de notre équipe, ont installé à l'intérieur du cratère du volcan Villarrica un ensemble de capteurs acoustiques capables de détecter des infrasons (< 20 hz).
En outre, un relevé topographique a été effectué par l'utilisation d'un drone afin de reconstruire la géométrie interne du cratère .
Villarica - relevés topographiques permettant une image 3D de la géométrie interne du cratère - image Nicolas Luengo / Volcanologia Chile Twitter
La collecte de données acoustiques infrasons qui sont causées par la constante activité strombolienne (explosions de bulles de gaz qui s'exsolvent depuis le lac de lave) sur des volcans à conduit ouvert comme le Villarrica est devenu un outil important pour la recherche et la surveillance de l'activité volcanique.
La cavité où le lac de lave est stocké agit de la même manière qu'un instrument à vent, où les tons changent au fur et à mesure que le volume d'air est modifié. Ces analyses, ainsi que les caractéristiques géométriques du conduit, permettent d'obtenir la profondeur du lac de lave par rapport au cratère. En outre, l'ampleur et la forme des signaux captés fournissent des informations pour établir une corrélation entre l'ampleur des explosions et la vitesse d'expulsion des gaz émis.
En ce moment le lac de lave se trouve en dessous d'une croûte solide qui présente un petit cône de scories, formés par l'accrétion et l'agglutination des éclaboussures de lave éjectées pendant les explosions stromboliennes.
Sources: Volcanologia Chile, Nicolas Luengo.