Les fouilles toujours en cours à Akrotiri ont permis de nombreuses trouvailles, dont l'étude a remis en question les anciennes théories sur l'histoire de la mer Egée.
Le site d'Akrotiri a été habité depuis le milieu du 5° millénaire avant JC ; à la fin du 3° millénaire et au début du second millénaire avant JC, Akrotiri était un part commercial important et un centre urbain de caractère cosmopolite, à la culture sophistiquée.
La spécialisation dans les domaines de l'artisanat et la division du travail se reflète dans les produits de cette culture : poteries, travail des métaux, construction navale, etc, et témoigne du caractère urbain de la société de Santorin.
Santorin - site archéologique d'Akrotiri - stratification des dépôts de cendres et ponces - photo © Bernard Duyck 09.2019
Santorin - site archéologique d'Akrotiri - Magasin aux "pithois" (grandes jarres de stockage) - photo © Bernard Duyck 09.2019
Les maisons possèdent deux à trois étages et de nombreuses chambres. Les plus luxueuses étaient construites en pierres taillées (on les dénomment xestes), les plus modestes en torchis . Des poutres en bois supportent les plafonds et les linteaux de portes et fenêtres; elles étaient munies de sanitaires, d'équipements ménagers et meubles, dont on a retrouvé des moulages dans la cendre. Les habitations sont imbriquées dans un plan urbanisé muni d'un réseau d’égouts, et se répartissent en petites rues qui s'élargissent en places de taille variable par endroits.
Santorin - site archéologique d'Akrotiri - reconstitution numérique d'une maison à étage et d'un intérieur décoré, muni de portes et placards, et pavé de dalles en pierre volcanique - photo © Bernard Duyck 09.2019 - un clic pour agrandir
Les peintures murales retrouvées dans les ruines témoignent de la vie quotidienne des activités et de l'apparence des habitants d'Akrotiri, marchands, marins ou artisans ; Les scènes de nature montrent les liens originaux avec la Grèce, et les contacts avec l'Egypte. Elles constituent autant de véritables ouvres d'art, qui seront évoquées dans un article sur l'art.
Les tissus de laine ou de lin étaient teints naturellement, et par des produits parfois coûteux : on a retrouvé des coquilles de murex, et le safran était cultivé.
Santorin - site archéologique d'Akrotiri - Maison ouest/ chambre 4 - décoration avec un jeune homme aux poissons, nu et au crâne rasé - photo © Bernard Duyck 09.2019
La grande éruption de 1600 avant JC a recouvert cette civilisation de ponces et de cendres, apparemment sans faire beaucoup de victimes ... on n'a découvert que des poteries et quelques ustensiles peu coûteux, aucun squelette (comme à Pompéï et Herculanum suite à l'éruption du Vésuve). Les habitants de l'île, peuplée à l'époque, ont su évaluer les risques et prendre la fuite,avec leurs objets de valeur, dès les premiers forts séismes traces visibles sur un escalier), ou manifestations éruptives, grâce à leur flotte.
Santorin - site archéologique d'Akrotiri - escalier brisé dans le complexe delta des fouilles - photo © Bernard Duyck 09.2019
Source : Akrotiri – Thera and the east Mediterranean – by Nanno Marinatos / Edit. Militos