L'ambassadeur de Grande-Bretagne en Ethiopie, Robert Dewar, a lancé lundi un appel à témoin pour aider les
enquêteurs à retrouver les cinq Européens et une dizaine d'Ethiopiens, enlevés jeudi dans le Nord-Est de l'Ethiopie. "Je demande instamment à tous ceux qui pensent pouvoir aider de contacter l'ambassade britannique ou les autorités éthiopiennes, qui dirigent l'enquête
(...). Nous sommes prêts à écouter toute personne disposant d'informations relatives à la disparition du groupe", a déclaré l'ambassadeur au cours d'une brève déclaration à Addis-Abeba.
"Si (...) le groupe est retenu contre sa volonté, il a peut-être été victime d'une erreur d'identité", a-t-il avancé.
La Grande-Bretagne a reconnu que cinq personnes, liées à son ambassade en Ethiopie, avaient été enlevées le 1er
mars près de la frontière érythréenne. Lundi, trois voitures, dont deux portaient des impacts de balles, ont été découvertes à Hamed Ela, lieu de la disparition. L'une des voitures portait
des plaques diplomatiques. "Evidemment, c'est très inquiétant de voir ça, et cela souligne le sérieux de la situation", a réagi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les cinq otages européens sont trois hommes et deux femmes travaillant à l'ambassade de Grande-Bretagne ou proches du personnel de l'ambassade britannique. Les Ethiopiens enlevés sont des
chauffeurs, guides, cuisiniers et policiers, ainsi que des responsables du gouvernement de la région Afar. Sur les treize enlevés, cinq ont depuis été retrouvés par les forces de sécurité
éthiopiennes. A ce jour, ces rapts n'ont fait l'objet d'aucune revendication.
"Uniformes de l'armée érythréenne"
Des forces spéciales britanniques SAS (Special Air Service) sont prêtes à intervenir en Ethiopie, selon la
presse britannique. Les SAS, principale unité d'élite, sont parmi les meilleurs spécialistes des opérations commando au monde.
Cet enlèvement à la frontière entre l'Ethiopie et l'Erythrée intervient dans un contexte tendu entre les deux
pays. Un ex-otage éthiopien a déclaré lundi que les ravisseurs "portaient des uniformes de l'armée érythréenne". Cet ex-otage a raconté que dans la nuit du 28 février au 1er mars, il
avait "entendu du bruit quand quatre Erythréens frappaient des gens" à Hamed Ela. "J'ai tenté d'intervenir mais je n'ai pas réussi, ils (les ravisseurs) m'ont immobilisé et
ensuite emmené avec les autres captifs", a-t-il affirmé.
Samedi, Ismaïl Ali Sero, le président de la région éthiopienne Afar (Nord-Est), avait affirmé que des "soldats érythréens" avaient enlevé les touristes et les avaient "emmenés en
Erythrée". Asmara a quasiment immédiatement démenti ces accusations. Lundi, le pays a réaffirmé que les cinq Européens et la dizaine d'Ethiopiens enlevés n'"étaient pas en
Erythrée".