Actualité volcanique, Articles de fond sur étude de volcan, tectonique, récits et photos de voyage
Une visite des sommets par Boris Behncke, volcanologue à l'INGV Catania , permet de se rendre compte de l'évolution du cratère sud-est depuis décembre 2011.
Etna - évolution du cratère sud-est , photographié depuis le "Belvédère", entre décembre 2011 et la veille de ce paroxysme - avec l'aimable
autorisation de Boris Behncke.
Depuis le 17 mars au matin, une faible activité explosive anime la bouche du nouveau cratère sud-est de l’Etna. Les explosions restent distinctes et accompagnées dans certains cas de petites exhalations de cendres sous forme de nuages en boules qui montent à quelques centaines de mètres au dessus du cratère. L’INGV ne signale pas de variations substantielles du niveau de trémor.
Une lueur devint visible après le coucher du soleil, et témoigne de l’activité strombolienne continue.
Entre 19 et 21 h., le rythme des explosions s’accélère , avec 15 à 18 évènements par heure, mais avec peu de projections ! … quelques retombées de bombes sur les flancs du cône.(voir photo de Marco di Marco / Etna Walk)
Vers 3h 30, l’activité strombolienne se fait plis intense et fréquente, la lueur est continue. De grosses bombes atterrissent sur les flancs extérieurs du cône.
Etna - webcam thermique INGV le 17.03 à 11h24 locale ... soit le 18.03 à 00h24 : un point rouge (plus chaud) marque le sommet du cratère
SE
Etna - webcam thermique INGV - 18.03 à 8h45
Le 18 mars :
Vers 9h30, le quatrième paroxysme 2012 – le 22° de la série débutée en janvier 2011 – débute : de fortes explosions donnent naissance à un panache de cendres montant à la verticale.
Etna -
diagramme de trémor le 18.03 à 9h26 - doc. INGV Catania
Etna - webcam Pizzo Etnatrekking - 180.03.2012 / 8h43
Etna - webcam Pizzo Etnatrekking - 180.03.2012 / 9h53 - on devine la coulée de lave (à gauche de la colonne éruptive) et l'interaction lave-neige au bas de la colonne de cendres.
Etna - webcam thermique - évolution de l'activité entre 9h12 (à gauche) et 9h45 (à droite) .
Le scénario est identique à celui des autres paroxysmes : des fontaines de lave hautes de plusieurs centaines de mètres, des coulées de lave en direction de la Valle del Bove, une colonne de cendres et gaz montant cette fois à 6-7 km. de petites coulées pyroclastiques et des nuages de vapeurs blanches dus à la rencontre entre la lave et la neige tombée en masse cette semaine.
Etna - la colonne éruptive du 18.03, montant bien droit en début de matinée - avec l'aimable autorisation
de
Giuseppe Distefano / Etna Walk / Facebook
Après trois heures d’activité, les fontaines se calment et vers 12h30 l’activité explosive prend fin.
Etna - webcam INGV 11h36 ... le calme revient peu à peu
Etna - diagramme du trémor le 18.03 à 11h24 - descente du trémor et fin du 4° paroxysme - doc.INGV Catania
Sources :
- Webcam INGV Catania, Etrnatrekking, Radiostudio7
- Rapports en temps réel d'EtnaWalk - link
Les villages du Cap Scandola :
Selon le nouveau nom du Golfe de Porto approuvé par l'Unesco en 2006, Osani possède deux des trois sites remarquables le composant : le golfe de Girolata et la réserve de Scandola.
Curzo, l'un des deux principaux hameaux d'Osani, est un village médiéval. Durant la guerre des Cinarchesi (1487-1510), le village s'est dépeuplé, aidé en cela par les fréquentes razzias des pirates. Les habitants qui s'étaient réfugiés en Balagne, seront en 1516 autorisés par l'Office de Saint Georges à s'y réinstaller.
Curzo possède une église remarquable du 13e siècle ainsi que des vieilles maisons en granit. L'ancienne église romane qui se situe dans l'actuel cimetière, a été abandonnée et remplacée en 1862 par l'actuelle église saint Jean-Baptiste.
Réserve de Scandola - le golfe de Girolata et la forteresse génoise - photo "Balades
en mer".
Blotti au fond du golfe éponyme, le hameau de Girolata est situé à proximité de la réserve naturelle de Scandola. Une dizaine de personnes y vivent toute l'année. Pendant la période estivale, la fréquentation augmente : ce sont des milliers de personnes qui le visitent, arrivant par les bateaux de promenades et les deux sentiers.
Girolata était occupé au 16e siècle, du temps des Génois. Le fortin de Girolata a été construit par l'ingénieur Gieronimo de Levanto dit le Levantino en 1550-1551 au frais de la communauté rurale.
Les tours génoises :
Sous ce vocable se regroupe un ensemble de tours côtières disposé le long du littoral des anciens territoires de la République de Gênes.
Nombreuses en Corse où elles sont devenues un des symbôles de l’île, elles se trouvent également, dans une moindre mesure, sur les côtes de l'île d'Elbe, de l'île de Capraia, de l'île de Tabarka en Tunisie, en Turquie ainsi qu'en mer Noire.
La construction de ces tours génoises est la conséquence de la prise de Constantinople par les Turcs en 1453 ; les Barbaresques commencent à razzier les côtes et le feront pendant trois siècles. Elle débuta au 16e siècle à la demande des communautés villageoises pour se protéger des pirates. En 1530, la république de Gênes dépêche deux commissaires extraordinaires, Paolo Battista Calvo et Francesco Doria, pour inspecter les tours et fortifications chargées de défendre l'île des invasions barbaresques. En 1530 la Corse a 23 tours dont 10 au Cap. Dès 1531, l'édification de quatre vingt-dix tours est décidée sur le littoral corse, dont trente-deux dans le Cap Corse. Les travaux commencent sous la supervision de deux nouveaux commissaires extraordinaires génois : Sebastiano Doria et Pietro Filippo Grimaldi Podio. Il s'agissait d'étendre à la Corse le système de vigilance déjà en vigueur sur le pourtour méditerranéen. En 1730 l'île a 120 tours dont 30 au Cap. Aujourd'hui, sur les 85 tours dénombrées au début du 18e siècle, 67 demeurent encore debout.
Réserve de Scandola - Girolata : la forteresse génoise domine le golfe - photo
Jean-Pol Grandmont.
Les tours génoises sont des édifices en pierre de 12 à 17 m de haut sur 8 à 10 m de diamètre. Parfois carrées, le plus
souvent circulaires, elles sont toujours construites sur quatre niveaux.
- La réserve : au sous-sol de la tour ; une niche servait à ranger les vivres ; on y stockait également les munitions ; et l'eau y était conservée dans une citerne, alimentée depuis la terrasse par une conduite directe.
- La salle de repos : au premier étage ; parfois séparée de la salle de garde par un simple plancher sommaire et formant avec elle un espace de vie unique
- La salle de garde : au deuxième étage ; percée de meurtrières pour permettre aux torregiani de guetter ;
- La terrasse : au sommet de la tour ; pour la surveillance ; percée de mâchicoulis ou munie de bretèches, était flanquée d'une guardiola.
Une tour génoise type - Tour Santa Maria / Cap Corse - photo sylvain Barrier
1 : guardiola - 2 : terrasse - 3 : salle de garde - 4 : salle de repos - 5 : réserves.
On passait d'un niveau à l'autre par des trappes et des échelles. L'accès à la porte d'entrée se faisait par une longue échelle mobile, directement au premier étage. Les gardes habitaient à tour de rôle la pièce unique pourvue de niches et d'une cheminée, et située sous la salle de guet.
Golfe de Porto - la passe du port et ses rochers surmontés d'une tour génoise - photo Pierre
Bona.
Corse - Scandola - falaises de rhyolite inaccessibles par voie terrestre - photo "balades en mer"
Scandola - Bleu de la mer, blanc de l'écume qui se frotte aux rochers rouges ... couleurs naturelles rappelant celles
du drapeau : nous sommes ici en territoire français. - photo office du tourisme Corse.
Les paysages du golfe de Porto sont parmi les plus spectaculaires de la Méditerranée, où se succèdent les corniches de Scandola , les solitudes du Capu Rossu, le golfe de Girolata et son fortin Génois … marques d’un déluge de feu qui remonte jusqu’au Monte Cinto, 2706 mètres, une caldeira formée il y a 250 Ma , où se mêlent pyroclasites, dépôts de lahars et coulées de laves.
Géomorphologie des
environs de Scandola - doc. Alpesgeo2003
Scandola - des couches rouges de coulées rhyolitiques
alternent avec des coulées de basalte gris.- photo Alpesgeo 2003.
Scandola - dépôts de lahars -
Scandola - des orgues de rhyolite bordent une faille qui coupe la falaise - photo Jean-Pol Grandmont.
Orgues dans la réserve naturelle de Scandola -
photo Pinpin
Seul moyen d’atteindre ce bout de monde fantastique, le bateau. Qui n’en possède pas, peut profiter de la visite organisée mais un peu chère, parc national et demande obligent ( de 50 à 55 euros selon le lieu de départ) pour découvrir, dans une explosion de couleurs, les richesses géologiques : falaises et orgues rhyolitiques, tafoni … nom donné aux roches percées suite à l'action des variations de température et de l'humidité couplées aux embruns de la mer Méditerranée, aux vents forts et au ravinement des eaux de pluie..
Calanche di Piana - tafoni - photo Jean-pol Grandmont
La couleur rouge de l’îlot de
Gargalu est due aux blocs de rhyolite pris dans les coulées d’ignimbrite - photo Alpesgeo2003.
Créée le 9 décembre 1975, Scandola fut la première Réserve Naturelle de France à double vocation : maritime et terrestre. Sa superficie est de 900 ha sur terre et de 1000 ha pour la partie marine.
Sur les falaises rouges s’accroche la végétation : myrtes, lentisques, euphorbes arborescentes, chênes verts, maquis dense à arbousier, bruyères arborescentes et cistes jusqu’à 500 m d’altitude.
A fleur d’eau se développe une algue calcaire (lithophyllum) qui s’agglomère au fil des ans pour former, dans certains ebdroits, de véritables trottoirs.
Scandola - trottoirs
d'algues calcaires lithophullum encroûtantes - photo Corse sauvage.
La transparence et la pureté de l’eau permettent le foisonnement de la vie sous-marine. L’herbier de posidonies, poumon de la Méditerranée, y prospère jusqu’à moins 45 m.
Balbuzard pêcheur - Pandion haliaetus - photo Stephen Michael Ba
De nombreuses espèces d’oiseaux rares nichent ou séjournent à Scandola et en font un site d’intérêt ornithologique exceptionnel : balbuzards pêcheurs, cormorans huppés, faucons pèlerins, puffins cendrés, aigles royaux.
Réserve naturelle de Scandola - nid de balbuzard - photo Corse
sauvage.
Sources :
- Alpesgeo - Voyage géologique en Corse - link
- Inventaire national du patrimoine naturel - Scandola - link
La présence de rhyolite dans le Massif de l’Estérel, au sud de la France, et en Corse au Cap Scandola, a intrigué les géologues. Pour expliquer cela, il faut se rappeler que Corse et Sardaigne n’ont pas toujours été des îles et reconsidérer l’histoire géologique de la Méditerranée occidentale.
France - Massif de l'Estérel : les rhyolites rouges du Cap Roux - © Bernard Duyck
Corse - les
rhyolites de la presqu'île de Scandola - photo Pinpin
Au crétacé (120 à 60 Ma) , l’Eurasie se déplace vers le sud-est tandis que l’Afrique poursuit sa remontée vers le nord … le super-océan Téthys commence sa fermeture à l’est comme à l’ouest.
Il y a 45 Ma, Téthys se trouve coincée entre les deux blocs Eurasie et Afrique et commence à subducter sous le continent eurasiatique, au moins jusqu’au sud-est de la France … à partir de ce point, c’est l’Europe qui passe sous la plaque Apulienne. Ce dernier phénomène de subduction va s’arrêter rapidement : l’Eurasie et l’Apulie étant des plaques d’égale densité, la subduction se transforme en collision et c’est la surrection des Alpes.
Plusieurs blocs vont se détacher du continent européen et dériver vers le sud, "aspirés" par le retrait de la zone de subduction ; Ce sont le bloc Corso-Sarde (Co et S), le bloc Baléares (B), le bloc Alboran (Al), le bloc Kabylie-Monts Péloritains (K et Pe) et le bloc Calabrais (CA)
Direction de la subduction il y a 45 Ma et la position des différents blocs. - doc.
Histoire géologique de la Méditerranée - "modifié, d'après Séranne
1999"
Vers 30 Ma, tandis que l’orogenèse alpine atteint son maximum, le bassin d’arrière-arc de la subduction va s’ouvrir : le bassin algéro-provencal (ou bassin ligure dans sa partie nord). Le bloc Corso-Sarde dérive vers le sud-est, Alboran vers le sud-ouest et le bloc Baléares ne se déplace pas beaucoup, bloqué par une faille.
Situation il y a 30 Ma - ouverture du bassin liguro-provençal et déplacement de la ligne de
subduction - doc. Histoire géologique de la Méditerranée -
"modifié, d'après Séranne 1999"
De nouveaux résultats paléomagnétiques sur des formations volcaniques permiennes confirment les rotations de la Corse (30°) et de la Sardaigne (60° ). L'emboîtement des talus continentaux s'accorde avec de telles rotations. Ces différentes données permettent de replacer les deux îles dans leur position ancienne, la Sardaigne du Nord étant alors située face à la Provence. Les formations géologiques du socle provençal et de la Sardaigne du Nord se raccordent: la lithologie, les zones et le type de métamorphisme, la granitologie, les directions de plissements sont semblables et parallèles. Des analogies peuvent aussi être établies pour le volcanisme permien et les formations sédimentaires de la fin du Paléozoïque et du Mésozoïque. Ces domaines ont eu probablement une évolution géologique semblable jusqu'au début du Tertiaire. (M. Westphal, J. Orsini, P. Vellutini)
Basculement et
ouverture en ciseaux "anti-horaire" du bloc Corso-Sarde - trace du volcanisme rhyolitique en rouge. - doc. Alpesgeo 2003 J.Debelmas
Durant les 30 Ma suivants, la zone de subduction parcourt encore 775 km. (vit. moyenne de 2,5cm/an) ; Le bloc Corso-Sarde a atteint sa position actuelle. Le rifting, suivi du processus d’océanisation , entre 21 et 15 Ma, a donné un statut insulaire à la Corse et la Sardaigne.
Elles vont reperdre ce statut il y a 6 Ma (au Messinien) suite à un assèchement de la Méditerranée : la remontée de la plaque
africaine vers le nord rompt la communication avec l'atlantique ... l'apport fluvial étant trop peu important pour compenser l'évaporation, la Méditerranée va s'assécher comme l'atteste un
important dépôt de sel daté de cette période. Corse et Sardaigne sont atteignable "à pieds secs" par des êtres vivants en provenance du continent, durant une période courte d'un millions
d'années, avant la réouverture du détroit de Gibraltar.
Le bloc Kabylie-Monts Péloritains va se séparer au niveau d’une faille : la Kabylie va s’échouer sur la côte africaine tandis que les monts Péloritains vont continuer leur migration, aspirés par la subduction, pour s’échouer à la place de l’actuelle Sicile.
Durant cette même période, l’arc volcanique Eolien se met en place, et un second bassin s’ouvre arrêtant la progression du bloc Corso-Sarde … la mer Tyrrhénienne se forme (7 à 8 Ma).
Entre 30 et 5 Ma, ouverture de mer Tyrhénienne, formation de l'arc volcanique Eolien et cassure
du bloc Kabylie-Monts Péloritains - - doc. Histoire géologique de la
Méditerranée - "modifié, d'après Séranne 1999"
Actuellement, une petite zone de subduction est active au sud de la Sicile, se prolongeant vers la botte italienne et le Vésuve.
Selon certains géologues, une subduction du bassin algéro-provençal sous l’afrique aurait débutée ?
Situation tectonique actuelle du bloc Corso-Sarde et de la Sicile, de la zone de subduction - doc. Alpes geo 2003.
France - Massif de l'Estérel - orgues rhyolitiques du "Lion de mer et de terre" à St Raphaël - © Bernard Duyck.
Demain, les richesses géologiques du Cap
Scandola
Sources :
- Academia Corsa - et la Corse devint une île - J.B. Orsini Univ.St Etienne - link
- Géologie alpine - la dérive Cénozoïque de la Corse et de la Sardaigne - J.B. Orsini & al. - link
- Alpesgeo2003 - histoire géologique de la Méditerranée - link - link 2
- L'ouverture du Golfe du Lion et géodynamique de la Méditerranée occidentale - Université deMontpellier - link
Séranne, M., 1999, The Gulf of Lion continental margin (NW Mediterranean) revisited by IBS: an overview, in Durand, B., Jolivet, L., Horváth, F., and Séranne, M., eds., The Mediterranean Basins : Tertiary extension within the Alpine Orogen, Volume Special Publication 156: London, The Geological Society, p. 15-36.
Le niveau d’alerte du Kawah Ijen / Java a été relevé à 3 – alerte en raison d’un accroissement de l’activité :
- depuis le 3 mars, le dégazage est plus important qu’à l’accoutumée avec un panache de vapeurs soufrées de plus de 200 m. De nombreuses plantes sont mortes aux abords du cratère, signe de taux de SO2 élevés.
- le 10 mars, un nouvel évent gazeux s’est ouvert à 17 m. du bord du lac
- et le niveau du lac a augmenté de deux mètres par rapport à la normale, augmentation attribuable aux fortes pluies.
- la température du lac à 5 m. de profondeur est en augmentation, et atteint 42,7 °C.
- la sismicité est en hausse : depuis le 22 février, un signal de trémor quasi permanent est enregistré. Entre le 1° et le 10 mars, on relève 306 épisodes de trémor , se terminant après 25 minutes (contre 52 entre les 21 et 23 février), ainsi que 27 séismes de basse fréquence et 125 séismes volcaniques peu profond (contre 38 entre les 21 et 23.02)
L’accès au cratère reste fermé !
Le lac vert du Kawah Ijen et les bords ravinés du cratère - avec l'aimable autorisation de Tom Pfeiffer
Depuis le 16 décembre, le niveau d’alerte du volcan connaît des hauts et des bas.
Il est relevé de 2 à 4 le 16 décembre 2011, puis rabaissé à 3 fin décembre. L’accès au volcan est alors interdit, avant d’être à nouveau permis à dater du 9 février et le niveau ramené à 2.
Les températures font le même yoyo : elles passent en surface de 23°C en janvier à 18-19°C le 9 février ; la température à 5 m. de profondeur passe de 42°C le 20 janvier à 37°C le 2 février, pour repasser à 42,7°C le 10 mars.
Le risque d’une éruption n’est pas a négliger … pour mémoire, les dernières éruptions du Kawah Ijen ont eu lieu en 1993, 1994, 1999, 2000 ( ?) et 2002 ( ?).
Le niveau du Bezimianny (Kamchatka) a été rabaissé à jaune.
Bezimianny - climax de l'éruption 08.03.2012 21h40 - photo
Y.Demyanchuk / KVERT
Le panache du Bezimianny se confond avec des nuages parallèles (voir à partir du point d'émission) - photo Nasa Terra Modis 09.03.2012 / 11h27.
Le Tungurahua (Equateur) après un regain d’activité les 11, avec un panache de cendres à 1.000 m. , et 12, avec du trémor et un panache entre 2.000 et 3.000 m., s’est calmé. Une observation visuelle du cratère signale que de la lave continue de couler.
Japon - le Sakura-jima connait depuis le 12.03 de fortes éruptions accompagnées de
chutes de cendres et bombes allant jusqu'à un diamètre de 50 cm. à 1,2 miles de distance ... sans dommages majeurs. En activité incessante depuis 1955, le volcan a connu plus de 300 épisodes
cette année.
La côte est du Japon a de nouveau subi un fort séisme le 14 mars à 7h38, de magnitude M 6,9 et 26,6 km. de profondeur ; il a été suivi de répliques :
- 14.03 à 8h49 M 6,1 et profondeur 9,5 km.
- 14.03 à 8h57 M 5,7 et profondeur de 21,8 km.
- 14.03 à 9h40 M 5,4 et profondeur de 22,2 km.
Sources :
Actvolcans, Volcanodiscovery, KVERT, USGS earthquake hazard program.
Selon l'agence de nouvelles Inforpress, citant un géophysicien du Cap-Vert Bruno Faria, l'île de Fogo a été la cible de plusieurs séismes de faible intensité depuis le 5 mars; le plus fort d'entre eux a atteint la magnitude de 3,2 sur l'échelle de Richter.
Archipel du
Cap Vert - Relief de Fogo - image Nasa ASTER
Bruno Faria a collaboré en 2011 à l'installation d'un réseau de surveillance géophysique au volcan Fogo; il est co-auteur d'une étude, en collaboration avec l'Institut allemand Leibniz, sur le volcanisme des seamounts entre Brava et Fuego.
Les séismes enregistrés seraient dus d'après lui au volcan sous-marin situé entre les deux îles.
Les séismes les plus récents furent observés au sud-ouest de l'archipel du Cap Vert en 1998 et 2004, à distance des centres volcaniques aériens. Ils pourraient provenir du volcan sous-marin Cadamosto, un édifice de 3.000 m. de hauteur.
Une cartographie sous-marine a révélé la présence de nombreux petits cônes volcaniques entre les îles de Fogo et Brava, et
entre Brava et le seamount Cadamosto.
La distribution des structures sous-marines révèle une alimentation par deux systèmes distincts, l'un alimentant Fogo et les cônes situés entre les îles, l'autre nourrissant Cadamosto.
Source: J. Schneider, T. Hansteen, I. Grevemeyer, W. Weinrebe; IFM-GEOMAR Kiel)
L'analyse sismique des évènements 2004 suggère une intrusion magmatique sous forme de dyke,
et une activité en cours du volcan Cadamosto, qui pourrait croître et donner une île nouvelle à terme.
L'archipel du Cap Vert et le Cadamosto seamount à la pointe sud-ouest de celui-ci.
From Seamounts from Cape verde
archipelago / A. KlÜgel, T. Hansteen et K. Hoenle.
Une étude des fonds marins par une
équipe de l'Ifremer rapporte une histoire géologique commune aux archipels des Canaries et du Cap Vert depuis la formation de leur soubassement au Jurassique. Ils présentent de plus une évolution
sédimentaire et volcanique synchrones.
Il en ressort que le modèle basé sur l'intervention de deux points chauds distincts n'est pas adapté à la formation de ces structures et qu'il existe au minimum un lien entre ces points chauds.
Ces deux régions ne doivent pas être traitées distinctement.
Bombement du socle commun aux deux archipels Canarien et Capverdien.
Il sera intéressant de suivre l'évolution des volcans sous-marins de ces deux archipels, après les évènements
en mer de Las Calmas / Canaries et ces séismes récents, et de pouvoir avancer dans cette hypothèse.
Sources :
- Correio da manha - Cabo Verde : sismos de fraca magnitude abalam ha cinco dias ihla do Fogo.
- Geophysical Journal international - seismic activity at Cadamosto seamount near Fogo island, Cape Verdes - formation of a new ocean island ? - 12.2009 by Grevemeyer, I., Helffrich, G., Faria, B., Booth-Rea, G., Schnabel, M. and Weinrebe, W.
- Marine Geophysical researches - Linking the Canary and Cape-verde Hot-spots par M. Patriat & C. Labails - Ifremer . - link
Volcan Las Navajas - photo Inah
Une étude interuniversitaire entre l’INAH – Institut National d’Anthropologie et d’Histoire - et l’Université du Missouri/St Louis, a permis l’analyse d’échantillons d’obsidienne provenant du volcan Las Navajas, sur le haut-plateau Nayarit.
Le TMVB - le champ volcanique trans-mexicain et le volcan Las Navajas (en 8.)
-doc. S.A. Nelson
Ce volcan est situé à 18 km. à l’est de Tépic, dans le champ volcanique trans-mexicain (voir carte). Son nom dérive de la concentration de déchets de taille (lascas y navajas) retrouvés sur les flancs du volcan. Les affleurements d’obsidienne , aussi connus sous le nom de San Luis de Lozada, sont étendus et distribués de la base, située à une altitude moyenne de 900 m., et la bouche du cratère.
Dépôts d'obsidienne
- - volcan Las Navajas - photo Agencia de noticias El Universal
Cette obsidienne se caractérise par sa couleur verte opaque et son aspect visqueux, avec des bords tranchants légèrement translucide en épaisseurs fines.
Les analyses par fluorescence des rayons X et activation neutronique par le Dr. Michael Glascock / MUUR ont permis de prendre une empreinte géologique et minéralogique distincte de ce champ d’obsidienne.
La composition a permis d’établir des corrélations significatives culturellement entre les divers artefacts en provenance des sites archéologiques des états de Sinaloa, Nayarit, Jalisco, Durango, Zacatecas et Colima, et la source géologique de production. Par la suite, il a été possible de reconstruire les modèles préhistoriques de production, distribution et de consommation de cette matière première dans la région et de comprendre les pratiques commerciales entre les populations de l’époque.
Le volcan de Las Navajas constitue une importante source d’obsidienne pour l’ouest du Mexique et la culture Chinesca ( 100 avant JC à 250 après JC - * ), implantée dans les vallées entre les montagnes des hautes terres de Nayarit.
(* )
Chinesca - photo Salvin / National museum of anthropology Mexico
Des figurines Chinesca, ou chinesco, retrouvées dans des tombes, ont été nommées ainsi par les
marchands d'art d’après leur inspiration chinoise supposée. Un premier type, Chinesca est identifié à Nayarit et jusqu'à cinq sous-groupes principaux ont été identifiés, bien qu'il y ait de
nombreux chevauchements possibles. Les figurines de type A dites de style Chinesca classique, sont des reproductions réalistes. Un conservateur éminent, Michael Kan, constate que
leur calme extérieur subtil suggère plutôt qu’il ne montre l'émotion. Ces figurines de type A sont si semblables les unes aux autres est qu'il a été suggéré qu'ils étaient la production
d'une seule école. Les statuettes de types B à E sont plus abstraites, caractérisées par leur bouffissure, des yeux en forme de fente étroite se confondant avec le visage, et une large tête
rectangulaire ou triangulaire. Ces figurines sont souvent représentées en position assise ou couchée, avec des jambes courtes en forme de bulbe s'effilant rapidement en pointe.
(wikipedia)
L’obsidienne utilisée par les populations côtières au NO de Nayarit provient pour 85% de cette source, exploitée intensivement au cours de la période classique, entre 200 et 900 après JC.
Sources :
- INAH - Yacimiento de obsidiana revela patrones prehispánicos - link
- Geologia del volcan Ceboruco, Nayarit ... - by Stephen A. Nelson
L’activité solaire connaît des cycles d’intensité courants sur 11 ans environs, et le soleil va connaître une activité maximum en 2013.
Les éruptions solaires sont des explosions géantes qui pulsent de la lumière, de l’énergie et des particules dans l’espace. Ces éruptions sont associée à des orages magnétiques solaires connus sous la dénomination de CME, ou éjections de masse coronale.
Le soleil peut aussi émettre des flux de protons très rapides, connus sous le vocable SEP, particules énergétiques solaires, ou créer des perturbations dans les vents solaires, connues comme CIRs, régions d’interaction corotatives.
Eruption solaire de classe X du 6 mars 2012 - doc. Nasa
Goddard space flight center.
Tous ces évènements peuvent provoquer des « tempêtes solaires » susceptibles, si ils sont suffisamment forts, d’affecter les astronautes et satellites en orbite et d'interférer e.a. avec les communications radio ondes courtes, avec les signaux GPS ou les réseaux de distribution électriques.
Ces éruptions et tempêtes solaires sont classifiées par le NOAA en diverses catégories, les plus faibles de classe A … suivis par la classe B, C, M et X. Cette classification est similaire à l’échelle de Richter pour les séismes, et chaque passage de classe correspond à une augmentation de 10 fois au niveau énergie produite. Au sein de chaque classe caractérisée par une lettre, une échelle affine les niveaux de 1 à 9.
Le premier évènement de casse X de l’actuel cycle a eu lieu le 15 .02.2011 .
Le 23.01.2012, une explosion de M 8,7 a été accompagnée d’une CME et d’un SEP qui a créé une des plus forte tempête radiative depuis 2005.
Ce 6 mars, deux puissantes éruptions de classe X ont engendré la plus forte tempête solaire depuis 8 ans. Une éjection coronale massive devrait atteindre notre magnétosphère ce dimanche 11 mars, selon les experts, qui restent réservés quant aux effets qu’elle pourrait causer.
Vue d'artiste d'une CME en direction de notre magnétosphère - doc. Nasa
La situation est particulièrement surveillée par les scientifiques,en raison de la persistance d'activité de la tache solaire AR 1429.
D'autres évènements sont à prévoir ... la rotation du soleil va
amener la région AR 1429 vers le méridien central du disque solaire; de cette position, les explosions et les éjections coronales associées pourraient avoir plus d'effets en étant dirigés plus
directement vers la terre.
Comparaison entre la taille de la tache solaire AR 1429 et celles de la Terre et de Jupiter - ce "sunspot" est particulièrement actif depuis son émergence le 2 mars 2012. - photo Nasa / SDO
On attend pour le moins de belles aurores circumpolaires ces jours-ci.
Aurore boréale du 08.03.2012 - photo AuroraMax
C’est aussi l’occasion de parler des talents artistiques développés par des membres de la Nasa dans une exposition de photos appelée " the SUN as ART " .
Le Dr. Steele Hill a sélectionné des images de différentes missions solaires de la Nasa pour en tirer des documents de haute
résolution, certains originaux, d’autres modifiés.
De nombreuses pièces de la collection ont une composante interactive, qui permet aux visiteurs de scanner un code, par l’intermédiaire de leur smartphone, donnant accès à l’évènement solaire particulier inspirant l’image.
" The Sun as Art " - Ceci n'est pas une éruption volcanique ... mais bien un spectaculaire blast solaire, appelé éjection de masse coronale - CME - vu en extrême U.V. Une partie de ce nuage incandescent va retourner vers le soleil, tandis que la plus grande part sera éjectée dans l'espace à plusieurs milliers de kilomètres par heure. - Doc. Nasa Goddard Space Flight Center.
" The Sun as Art " - tableau impressionniste façon Monet ... en réalité, un plan rapproché d'une région éruptive active combinant trois longueurs d'ondes dans l'extrême ultra-violet (avec trois codes couleurs différents) - Doc. Nasa Goddard Space Flight Center.
" The Sun as Art " - un autre close-up, à la manière d'Andy Warhol , le pape du Pop Art.
Le document original est une image combinant trois longueurs d'ondes dans l'extrême U.V. - Doc. Nasa Goddard Space Flight Center.
D'autres superbes images sur le site de Nasa SDO - Solar Dynamic Observatory - " The Sun as Art "
Sources :
- Nasa Goddard Space Flight center - gallery "The Sun as
Art"
- Nasa Sun-Earth - link
- SDO mission blog / Nasa - link
- Space.com
Nevado del Ruiz - panache blanc du 08.03.2012 - photo INGEOMINAS
Nevado del Ruiz - le glacier sommital recouvert par des cendres, à l'avant-plan - photo INGEOMINAS
Lors d'un survol effectué hier en collaboration avec la Force Aéronautique Colombienne, les volcanologues de l'INGEOMINAS ont pu constater la présence de cendres sur le glacier sommital. Les cendres déposées pourraient provenir d'une série de petites explosions qui aurait débuté le 22 février, selon les relevés sismiques.
L'édifice présentait un dégazage abondant format un panache haut de 1400m.
Le 8 mars à 7h05 locale, une explosion, accompagnée d'un signal de trémor et d’une petite émission de cendres a pu être observée par le personnel de surveillance au niveau du canyon du rio Azufrado. Cet évènement a été corroboré par les images de la caméra du secteur de La Pirana , et par les mesures des taux de SO2.
L'édifice est considéré comme toujours instable et une augmentation de l’activité n’est pas à exclure.
Le niveau d'alerte jaune est toutefois maintenu.
Pour mémoire, le 13 novembre 1985,la catastrophe d'Armero:
Après un an de phénomènes annonciateurs, l’éruption débuta en fin d’après-midi. La phase paroxysmique se produisit à 21h09, avec la formation d’une colonne plinienne montant à 30.000 mètres, engendrant une pluie de cendres et lapilli au nord-est du volcan. La phase plinienne fut précédée et suivie de déferlantes et coulées pyroclastiques. La fusion de la neige et du glacier libéra une masse colossale d’eau (estimée entre 10 et 60 Mm³), qui, se mêlant aux produits éruptifs, engendra des lahars.
Dans les vallées, les lahars avaient au moins 40 mètres d’épaisseur et leur vitesse de déplacement était de 50-60 km/heure. La coulée principale dévala le Rio Langunillas pour atteindre et engloutir la ville d’Armero, située à 74 km. du volcan, où périrent 20.000 personnes (sur les 29.000 habitants). D’autres coulées, empruntant les drainages des Rios Chinchina et Guani, firent des dégâts à Mariquita et Honda.
Carte des risques : zones concernées par les coulées pyroclastiques et les lahars - doc. USGS
Nevado del Ruiz - vallée comblée par les lahars trois semaines après l'éruption - photo USGS 09.12.1985
Source :
- INGEOMINAS - Observatorio Manizales. - photos
- USGS / CVO - Nevado del Ruiz eruption and lahars 1985 - link
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