
Joël, qui connait quelques dialectes locaux, a pu par ses palabres, détendre un peu l'atmosphère.
© JM. Mestdagh
Les Afars, qui avaient la réputation d'émasculer leurs ennemis, ont gardés un fort esprit d'indépendance et de liberté, n'acceptant pas les nouvelles frontières qui les divisent; Aux autorisations gouvernementales nécessaires pour pénétrer ce territoire, s'ajoutent des autorisations régionales , voire locales : même en plein désert, le sol est toujours le propriété de quelqu'un et la moindre incursion est soumise à la bonne volonté du propriétaire.
Inutile d'envisager un voyage au Danakil en "routard" : l s'agit d'une expédition à déléguer, pour l'organisation, à des personnes expérimentées et accréditées localement !

Plusieurs 4x4 pilotés par des chauffeurs maitrisant le terrain, des guides locaux, au moins la présence de 2 policiers armés durant tout le voyage (ceux-ci sont parfois plus utiles pour "influencer" les chefs locaux que pour défendre le groupe contre d'éventuelles bandes armées) ... toutes ces conditions doivent être remplies pour espérer réussir ce périple.
Un de nos gardes, vigilant au camp de base de l'Erta Ale
© JM. Mestdagh
Climatiquement, cette région est une des plus chaudes de la planète : les températures peuvent atteindre plus de 55°C, entre Afdera, la chaîne de l'Erta Ale et Dallol. De plus, le régime des pluies peut rendre la zone impraticable à certaines périodes : pluies diluviennes en juillet-août, petites pluies et chaleur excessive entre le 15 mars et juin. La période idéale va du 15 septembre à maximum février.
Du fait des températures élevées, il faut se driller à boire suffisamment - 5 à 6 litres par jour, et bien souvent d'eau chaude, qu'il faudra aromatiser de sachets de thé ou de pastilles type "Isostar", sous peine de risquer déshydratation et autres cystites.


Sur le site même de Dallol, différentes causes de risques sont à prendre en considération : les gaz nocifs non identifiés avec précision, parfois inodores obligent souvent au port du masque. Guy de Saint-Cyr, pourtant habitué à ces milieux et ses expéditions répétées en Afar, en a fait l'expérience en 2004 ... où il s'est subitement écroulé, en faisant une "macro" .
Il conseille d'ailleurs " de laisser quelques mètres d'espace entre
les différents participants, chacun pouvant ainsi observer les réactions de son voisiner réagir rapidement en conséquence " ... je crois personnellement encore plus à la formation de binômes responsables, les photographes se laissant "prendre par leur activité" et délaissant la surveillance des copains.
Equipement de base : masque, lunettes de soleil, boissons.
Ne dirait-on pas un extrait du film "La mouche" ? © B.Duyck

De plus, beaucoup de zones friables et proches de saumures chaudes et acides, d'autres "mouvantes" - se méfier des zones noires - où l'on peut disparaitre rapidement imposent le même genre de surveillance.

Plusieurs jours après notre passage, des européens furent enlevés (février 2007) - article ci-dessous ; une tentative de prise d'otages fur relatée par J-Y Jolivel, dans la revue LAVE (février 2008).
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Crédit Photo : TF1/LCI
L'une des voitures des otages européens retrouvée en Ethiopie, le 5 mars 2007
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Un appel à témoins a été lancé lundi pour tenter de retrouver les cinq Européens et la dizaine d'Ethiopiens enlevés jeudi dans le Nord-Est du pays.
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Lundi, trois voitures, dont deux portaient des impacts de balles, ont été découvertes à Hamed Ela, lieu de la disparition.
- le 05/03/2007 - 17h47
Mis à jour le 05/03/2007 - 18h32
L'ambassadeur de Grande-Bretagne en Ethiopie, Robert Dewar, a lancé lundi un appel à témoin pour aider les enquêteurs à retrouver les cinq Européens et une dizaine d'Ethiopiens, enlevés jeudi dans le Nord-Est de l'Ethiopie. "Je demande instamment à tous ceux qui pensent pouvoir aider de contacter l'ambassade britannique ou les autorités éthiopiennes, qui dirigent l'enquête (...). Nous sommes prêts à écouter toute personne disposant d'informations relatives à la disparition du groupe", a déclaré l'ambassadeur au cours d'une brève déclaration à Addis-Abeba. "Si (...) le groupe est retenu contre sa volonté, il a peut-être été victime d'une erreur d'identité", a-t-il avancé.
La Grande-Bretagne a reconnu que cinq personnes, liées à son ambassade en Ethiopie, avaient été enlevées le 1er mars près de la frontière érythréenne. Lundi, trois voitures, dont deux portaient des impacts de balles, ont été découvertes à Hamed Ela, lieu de la disparition. L'une des voitures portait des plaques diplomatiques. "Evidemment, c'est très inquiétant de voir ça, et cela souligne le sérieux de la situation", a réagi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les cinq otages européens sont trois hommes et deux femmes travaillant à l'ambassade de Grande-Bretagne ou proches du personnel de l'ambassade britannique. Les Ethiopiens enlevés sont des chauffeurs, guides, cuisiniers et policiers, ainsi que des responsables du gouvernement de la région Afar. Sur les treize enlevés, cinq ont depuis été retrouvés par les forces de sécurité éthiopiennes. A ce jour, ces rapts n'ont fait l'objet d'aucune revendication.
"Uniformes de l'armée érythréenne"
Des forces spéciales britanniques SAS (Special Air Service) sont prêtes à intervenir en Ethiopie, selon la presse britannique. Les SAS, principale unité d'élite, sont parmi les meilleurs spécialistes des opérations commando au monde.
Cet enlèvement à la frontière entre l'Ethiopie et l'Erythrée intervient dans un contexte tendu entre les deux pays. Un ex-otage éthiopien a déclaré lundi que les ravisseurs "portaient des uniformes de l'armée érythréenne". Cet ex-otage a raconté que dans la nuit du 28 février au 1er mars, il avait "entendu du bruit quand quatre Erythréens frappaient des gens" à Hamed Ela. "J'ai tenté d'intervenir mais je n'ai pas réussi, ils (les ravisseurs) m'ont immobilisé et ensuite emmené avec les autres captifs", a-t-il affirmé.
Samedi, Ismaïl Ali Sero, le président de la région éthiopienne Afar (Nord-Est), avait affirmé que des "soldats érythréens" avaient enlevé les touristes et les avaient "emmenés en Erythrée". Asmara a quasiment immédiatement démenti ces accusations. Lundi, le pays a réaffirmé que les cinq Européens et la dizaine d'Ethiopiens enlevés n'"étaient pas en Erythrée".
Après les vacances, je vous parlerai du massif de l'Erta Ale et du peuple Afar, plus en détails.
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Bibliographie :
- L'odeur du soufre - Haroun Tazieff.
- Carnets de trek - Volcans - Guy de Saint Cyr.