
Le triangle Afar - situation générale et massif du Erta Ale et Dallol
montage d'après photo sat. Nasa - © B.Duyck
Au départ d'Addis Abeba, deux jours sont nécessaires pour vraiment arriver dans le triangle et pénétrer le brûlant désert du Danakil, ou plus exactement la dépression Danakil, qui n'est autre que la partie la plus basse de la Rift valley, la grande faille Africaine.
Effondrée à 130 mètres au-dessous du niveau de la mer, enclavée entre les énormes empilements basaltiques des hauts-plateaux Ethyopiens et Somaliens, plusieurs fois envahie par la mer qui y a entassé des dépôts de sel de plusieurs milliers de mètres d'épaisseur, cette étendue désetique est une étuve : 50 à 55°C, les vents torrides du Khamsim.
Ici la terre est en perpétuelle construction : séismes fréquents, cônes volcaniques percés de cratères occupés par des lacs de lave, failles et crevasses.

Les plaques arabique, nubienne et somalienne se rencontrent en un "point de jonction triple"; le régime extensif poursuit la séparation des plaques africaine et arabique, avecl'activité permanente du point chaud situé en Afar.
Dans quelques millions d'années, l'Arabie sera définitivement séparée de l'Afrique, et un océan prendra place en Afar.
Ndlr : tous les volcans soulignés ont un lien direct avec le GVP.
Les derniers preuves de cette activité :

Eruption de l'Ardoukoba - Al.Cros
- Septembre 2005, un violent séisme est suivi de l'éruption du DABBAHU.

- Le volcan JEBEL AT TAIR, situé en Mer rouge, se réveille à son tour, en 2007, causant des pertes humaines.
Image Nato - Street / 30.09.07
- Le 4 novembre 2008, nouvelle éruption en afar : le DALAFILLA éjecte de la lave sur 300 km², recouvrant partiellement le volcan ALU, et émettant un nuage de dioxyde de soufre qui ira jusqu'en Thaïlande, à plus de 6.000 km. (0201-07=)



Le Fanta Ale ( ou Fentale) - © B.Duyck
La route se taille dans des étendues désertiques, mélange de sable, de roches et coulées volcaniques...univers minéral d'où émergent des volcans sans noms et quelques habitations traditionnelles des nomades Afars: les toukouls.

© B.Duyck

© B.Duyck
Lors d'un arrêt - ici, du à la perte du pot d'échappement - venus d'on ne sait où, quelques jeunes enfants Afars apparaissent ; on ne peut échanger avec eux que quelques babioles qu'ils acceptent sans manifester aucun sentiment.

© B.Duyck

Filon d'obsidienne, échantillon à belle cassure conchoïdale - © B.Duyck
C'est lors d'un arrêt "technique", au milieu de nulle part, que nous découvrons un filon d'obsidienne... des champs d'obsidienne étaient exploités en Ethiopie depuis le néolithique, et redistribué, durant le royaume de Saba, dans toute la Méditerranée.
Nous roulons toute la journée sur une piste relativement bonne pour arriver à la tombée du jour au lac Afdera, situé à moins 114 m.
Des salines, des sources chaudes témoignentde son occupation antérieure par la mer; le lac estbordé par les volcans HAYLI GUBBI
( 0201-091 - alt.521 m. ) et BORAWLI (alt. 821 m. - 0201-107), ce dernier sur les photos.

Le lac Afdera et le Borawli - © B.Duyck

Lac Afdera - salines, le lac et le Borawli - © B.Duyck