Le niveau de vigilance du plan de secours volcan a été enclenché par la préfecture de La Réunion, à dater du 4 octobre 2009 à 16 h., suite à l'enregistrement d'une sismicité croissante sous le cratère Dolomieu du Piton de La Fournaise.

Est-ce le signe d'une reprise d'activité prochaine ?
Trente séismes par jour :
Andrea Di Muro, nouveau directeur de l’observatoire volcanologique, indiquait en fin de journée : "D’une moyenne de huit séismes par jour, nous sommes passés à une trentaine, avec un séisme d’une magnitude maximale de 1,7", ce qui commence à être significatif pour le Piton de la Fournaise. Après les profonds remaniements de l’édifice volcanique dus à l’éruption d’avril 2007 "nous sommes un peu plus vigilants", avoue-t-il. Le chercheur italien, qui vient de rejoindre l’observatoire en juillet dernier, rappelle comment se sont déroulées les trois éruptions qui ont émaillé l’année 2008 : "Elles n’ont pas été accompagnées de gros signaux précurseurs ; aussi, nous sommes prêts". Alors, où et quand ? Les trois éruptions de 2008 ont eu pour théâtre le cratère Dolomieu, un gouffre de 300 mètres de profondeur. Une localisation presque logique, le magma choisissant le chemin le plus facile vers la surface, à travers un système très fracturé. Dans ces conditions, il peut sortir sans guère prévenir ! L’an dernier, le Piton de la Fournaise a joué avec les nerfs de la sécurité civile. Ainsi, le 15 août 2008, la préfecture déclenche-t-elle directement l’alerte 1 d’éruption imminente sans avoir le temps de passer par la case vigilance volcanique. Mais rien. La Fournaise se calme provisoirement. Plusieurs alertes 1 suivies d’évacuations de l’enclos, de retour en vigilance volcanique, se succèdent. L’éruption survient cinq semaines après le premier coup de semonce, le 21 septembre seulement, sans crier gare, au terme d’une crise sismique décisive cette fois. Des scénarios plus ou moins similaires ont accompagné les deux autres éruptions de 2008… La vigilance volcanique déclenchée hier prend donc toute sa signification : services de l’Etat et randonneurs sont désormais prévenus. Prudence.
Le magma à deux kilomètres sous le sommet :
"La sismicité avait repris depuis quelques jours, indique Valérie Ferrazzini, sismologue à l’observatoire volcanologique. Elle est localisée à l’aplomb du sommet, dans une zone située à environ 300 mètres au-dessus du niveau de la mer", soit à environ 2000 mètres sous le sommet (2 632 mètres, mais le fond du cratère Dolomieu se situe vers 2 350 m). Y a-t-il un rapport entre ce "réveil" aujourd’hui et une courte crise survenue il y a tout juste quatre mois ? Entre "le 5 et le 12 juin, un essaim de 76 séismes, dont 54 dans la journée du 9, avait été détecté à une profondeur de 4 km sous le niveau de la mer" mais décalés sous le sommet "à l’ouest du cratère Bory". "La magnitude de ces séismes n’avait pas dépassé 1,5. Cette sismicité profonde n’a pas eu d’incidence sur la sismicité superficielle ou sur les déformations". A l’époque, cette crise avait été interprétée comme un possible épisode de réalimentation profonde du volcan. Mais l’écart avec la sismicité actuelle (quatre mois) ne permet pas d’établir un lien formel selon la sismologue. Le réseau de surveillance de l’observatoire n’a pas détecté de déformations significatives du sommet du volcan (gonflement traduisant la mise en pression de l’édifice). La préfecture indique pour sa part dans le communiqué qu’elle a diffusé hier : "Ces signes de reprise d’activité pourraient éventuellement se traduire par une éruption dans les jours à venir".
sources :
- "Zinfos974.com" par Melanie Roddier
- "Clicanoo.com" par F.Martel-Asselin