Programmé depuis huit mois par le BRGM, l'exercice se déroulera selon un scénario "techniquement vraisemblable" et de la manière "la plus réaliste possible" au niveau de la répartition des dommages et des victimes par secteur. La préfecture n'a pas donné de précisions sur le scénario, ni sur l'intensité fictive du séisme.
"Cet exercice a une vocation pédagogique visant à sensibiliser le élus et la population au risque sismique" a expliqué la Directrice du cabinet du préfet du Haut-Rhin ... ce qui n'est pas évident, si on considère que sur un total de 120 communes solicitées, seules 16 se sont déclarées volontaires pour participer.
Pour ne pas créer de craintes inutiles auprès de la population, le risque industriel sera pris en compte, mais "pas joué". Il faut rappeler la présence d'un barrage - Kruth-Wildenstein - et d'une centrale nucléaire - Fessenheim - dans une région qui a connue plusieurs séismes dans le passé.
Le préfet a déclaré que "la totalité du Haut-Rhin est soumise au risque sismique" ; la majorité du département est classée en zone de sismicité faible, mais le 1/3 méridionnal est en zone de sismicité moyenne.
C'est dans cette zone du fossé Rhénan, la plus active sur le plan sismique en Alsace, qu'a été enregistré le 15 juillet 1980 à Sierentz, le séisme le plus récent, d'une magnitude de 4,9.
L'évènement de référence reste le séisme de Bâle, du 18 octobre 1356, dont l'intensité a été évaluée à 8 et qui a fait entre 300 et 1.000 victimes, selon les historiens ... sur une population de 7.000 habitants (seulement) à l'époque.
Le fossé Rhénan :
Le système de rifts Cénozoïques Européens s’étend de la Méditerranée jusqu’à la Mer du Nord sur une distance
supérieure à 1000 km. Le Fossé Rhénan en est le segment central le plus prononcé. Il se présente sous la forme d’une
plaine de 35 km de large en moyenne et s’étend sur 300 km de long entre Bâle au sud et Francfort au nord. Il est bordé à
l’est par la Forêt Noire et à l’ouest par les Vosges ; son extrémité sud se raccroche au segment Bresse-Rhône par le
système transformant Rhin-Saône (Bergerat, 1977).

Précédé par un épisode volcanique au Crétacé, l’effondrement du Fossé Rhénan s’est produit au cours de deux phases
distinctes : l’une de la fin Éocène jusqu’au début Oligocène (39-36 Ma), sous un régime tectonique extensif relié à la
collision Afrique-Europe, l’autre de l’Oligocène jusqu’au Miocène (25-20 Ma) (Villemin et Coletta, 1990).
L’effondrement du Fossé Rhénan Supérieur - région limitée au nord par Strasbourg et par Bâle au sud - s’arrêterait au
début Miocène en relation avec une rotation anti-horaire de la contrainte maximale horizontale et/ou d’un soulèvement
des Vosges et de la Forêt Noire au Miocène moyen (Villemin et al., 1986 ; Laubscher, 1987). Ce soulèvement
s’accompagne d’une activité volcanique limitée à l’intérieur du Fossé entre 18 et 13 Ma (volcan Kaiserstuhl) et à
l’extérieur du Fossé (vers l’est) du Miocène moyen à la fin Miocène (massif volcanique de l’Urach principalement). A
l’actuel, le Fossé Rhénan Supérieur est caractérisé par des taux de soulèvement et d’effondrement faibles (Mälzer,
1986) et une contrainte horizontale maximale orientée ∼N45°E (e.g. Delouis et al., 1993 ; Plenefisch et Bonjer, 1997).
Le volcanisme est rare dans le Fossé Rhénan Supérieur. Le volcan Kaiserstuhl en est la principale manifestation. La
source de ce complexe volcanique alcalin se situerait entre 70 et 100 km de profondeur (Keller, 1978). Quelques
manifestations volcaniques sont bien documentées dans les terrains Rhéno-hercyniens, le long des failles bordières du
graben, ainsi que dans les régions de l’Urach et de l’Hegau, localisées à environ 100 km à l’est du Fossé Rhénan.
Sources :
- "L'Alsace.fr" du 01.02.2010
- "Ushuaia.com" du 31.01.2010