Avant l'éruption :
Dwight Crandell et Donal Mullineaux, deux géologues, publient un rapport en 1978 concluant à la possibilité de "connaître une éruption avant la fin du siècle ".

Deux dômes de dacite sont présents, l'un au sommet, l'autre - le Goat Rocks dome - sur le flanc nord.
Après une période de sommeil de 123 ans, le Mont St Helens montre les premiers signes de réveil le 16 mars 1980, avec une série de petits
séismes.
Le 20 mars, à 15 h.47, un séisme plus important, magnitude 4,7, secoue le volcan.
Du 27 mars au 18 mai : une série de petites éruptions.
Le 27 mars, débute une activité explosive sommitale d'origine hydrothermale, accompagnée de la formation d'un petit cratère, de fractures et d'un bombement topographique de la partie
supérieure du flanc nord : du magma remonte des profondeurs !
Jusqu'à mi-mai, cette activité volcano-sismique se poursuit : le volcan élargit son cratère et gonfle, jusqu'à 2,5 mètres par jour.
Une zone d'exclusion est décrétée par le service des eaux et forêts.
Sans signes précurseurs supplémentaires, une éruption majeure débute au matin du 18 mai, à 8 h.32 locale.
Le 17 mai, David Johnston prend la garde de la station Coldwater, le temps est ensoleillé. Le 18, à 7h 00, il transmet par radio au centre de Vancouver ses dernières observations :
séismes, déformation, émission de SO2, tout est semblable à ce que l'on connaît depuis plusieurs semaines.
A 8 h. 32, un bref message, devenu célèbre depuis : "Vancouver, Vancouver, ça y est !" ... on ne retrouvera rien, ni des installations, ni de David Johnston ... le St Helens est entré
en éruption !!!

Séquence éruptive :
- A 8 h.32, un séisme de magnitude 5 déstabilise le flanc nord du volcan et provoque un glissement de terrain.
- des failles importantes mettent en contact le système hydrothermal avec le magma du volcan : l'eau souterraine saturant le dessus du volcan et chauffée par la magma au dessus de 100
°C ne peut bouillir étant donné le gradient de pression; lors du collapsus soudain du flanc
nord, l'eau surchauffée se transforme instantanément en vapeur et au contact du magma, génère une éruption phréatomagmatique très violente : deux explosions simultanées, un panache
monte dans le ciel tandis qu'est produit un gigantesque blast latéral. La vitesse d'expansion est inimaginable : 400 puis 1.100 km/h.;
la température intérieure de la nuée est de 260°C; le souffle arrache les arbres sur près de 600 km² ... 30 secondes d'enfer.
La photo de l'arbre débité en allumettes par la force du souffle a été réalisée par le team Swisseduc.ch - un clic sur la photo vous amène au StHelens -
avec l'aimable autorisation de Marco Fulle.
Les arbres couchés par le blast - Documet d'époque USGS.
A noter : dans le creux, des arbres brûlés sont restés debouts, épargnés par la dénivellation.
L'avalanche de débris qui suit le blast transporte cendres, blocs
de pierre, morceaux de glace, arbres abattus, au total plus de 3 km³ de débris qui viennent s'accumuler dans le Spirit Lake et la Toutle River, qui sera comblée sur 30 km.
Des lahars suivent, dues à la fonte de la glace et de la neige, qui transporteront les cendres et la boue jusqu'à 45 km du sommet.
A 9 h.00, débute la phase plinienne. Une colonne éruptive monte à une vitesse de 50 km/h. jusqu'à 25 km. de hauteur, avant de se
stabiliser entre 14 et 19 km. , et prend une forme de champignon puis s'étale vers l'est sous l'influence des vents dominants.
La phase éruptive durera 9 heures ... jusque 17 h.30.
Carte des dévastations du 180mai 1980 .
Document USGS.
Le blast a été frontal et dirigé vers le nord ; les lahars ont suivi le creux des vallées.
Lorsque le volcan se découvre, à la fin du paroxysme, il a perdu 400 m. en hauteur; son nouveau cratère, de 1,5 km
sur 3, est profond de 700 mètres. l'éruption aura fait une soixantaine de victimes humaines, détruit les routes et des milliers d'arbres, tué 6.500 cervidés et 200 ours noirs ... son
énergie est estimée à 27.000 fois celle de la bombe atomique qui pulvérisa Hiroshima.
"Avant et Après " - Documents USGS - >1980 - 1982.
Ci-dessous un reportage des Krafft, qui n'étaient pas présents ce jour là, heureusement pour eux ... sinon ils auraient accompagnés David Jonhston et fini comme
lui.
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