07.11.2011 - la zone éruptive vue de l'hélicoptère de la Guardia civil / InVolcan
Le 8 novembre vers 16h 30, un panache de vapeur s'élève au dessus de la mer de Las Calmas ... selon le journal La Provincia, il s'agit de la plus grande explosion depuis le début de l'éruption, il y a 38 jours : une importante bulle de gaz, cendres et eau est montée à 25 mètres au dessus du niveau de la mer.
Bouillonnement chargé en matériaux pyroclastiques du à une remontée massive de gaz volcaniques - doc. Television de Canaria / La Provincia.
Le 9 novembre vers 6h, l'activité reste forte avec des explosions espacées de 30 à 60 minutes, et des panaches montant à 15-30 mètres. A chaque explosion, le sol vibre et les odeurs de soufre deviennent suffocantes.
Le trémor harmonique est en baisse et l'IGN recalibre sans arrêt sa fréquence de façon à pouvoir contrôler des oscillations à court terme.
L'activité sismique continue dans la zone marine d'El Golfo, avec 35 séismes le 09 à 18h17, 99 séismes le 08 et 70 le 07.11., de magnitude comprise entre 3,7 et 1,1 et une profondeur de 16 à 26 km.
Evolution des concentrations en SO2
dans l'air du 4 au 8 novembre 2011 - doc.AVCAN
D'après Nemesio Perez, le directeur de l'institut volcanologique, le volcan relâche journellement une moyenne de 109 tonnes de dioxyde de soufre ; ce SO2 a un impact direct sur la
pollution marine, avec formation de la tache verte et sur la vie de nombreux poissons.
La mort de ces nombreux poissons désole les habitants du port de La Restingua.
Les mesures des émissions soufrées sont effectuées par télédétection optique grâce à un COSPEC miniDOAS embarqué sur l'hélicoptère de la Guardia Civil.
Les taux de SO2 mesurés restent inférieurs à ceux enregistrés lors d'éruptions subaériennes; ceci en raison de l'interaction entre les gaz volcaniques et l'eau de mer ... elle provoque un abaissement du pH des eaux, comme cela a été mesuré par les navires "Professor Lozano" et Ramon Margalef".
Les craintes ne viennent pas tant des gaz soufrés, mais bien de la concentration en dioxyde de carbone inodore et dangereux, pouvant constituer des nappes denses sur la mer dans les zones proches
de La Restingua, et sur l'île dans les zones de bas-fonds.
Le Pevolca a d'ailleurs décidé la fermeture des plages de Puerto Naos et Tacoron à cause des
risques de gaz toxiques émis par le volcan, ceci après l'intoxication d'un technicien de l'IGN récoltant des échantillons dans cette zone.
Après une baisse à partir de 11h30, l'activité au niveau du jacuzzi a subitement cessé vers midi ... ceci est interprété par les scientifiques comme une possible fermeture de l'évent, ce qui devrait être confirmé par une hausse de la sismicité.
Le Ramon Margalef, sur la zone, va effectuer des prélèvements d'eau et de gaz.
Tandis que l'éruption en surface se fait attendre, rien ne va plus entre les spécialistes, et comme le titre "Canarias7" : "Une fissure s'est produite entre les scientifiques qui surveillent le volcan" !
Les désaccords sont si importants que le CSIC et l'IGN ne se rencontrent plus qu'en cas de convocation par le PEVOLCA ... ils se sont même attribué des champs d'investigation différents, en
fonction de leur avis différent sur l'évolution de l'éruption. InVolcan et le volcanologue Carracedo sont qualifiés "d'invité" ou de "satellite de la crise". Ambiance
!
Sources :
- AVCAN - IGN - Gobierno de Canarias
- Activolcans
- médias : Earthquake report, La Provincia, Diario El Hierro