Situé entre Loki’s Castle et la côte Norvégienne, le site du volcan de boue Håkon Mosby est intéressant à plusieurs tîtres : présence de bactéries chémosynthétiques, dégagement de
méthane - un gaz à effet de serre -, compréhension des origines de la vie…
Le volcan de boue Håkon Mosby (HMMV), découvert en 1995, est situé à une profondeur de 1.250 mètres à 72°N / 14,44E sur le plancher océanique au sud de Svalbard, qu’il ne dépasse que d’une dizaine de mètres. Son diamètre est d’environ 1.000 mètres.
Le volcan de boue Håkon Mosby - doc. bathymétrique Ifremer - CGB
1 : zone de mudflows - 2 : plancher en hummock interprété comme provenant d'anciennes coulées de boue - 3 : fossé
périphérique (Edyelal 2003)
Le volcan de boue Håkon Mosby - Sidescan Navy
Une inspection visuelle permet de distinguer trois zones concentriques distinctes : le centre, puis une zone couverte de bactéries sulfureuses et une zone externe colonisée par des vers tubulaires.
A la surface du centre, les scientifiques ont découvert une bactérie inconnue jusqu’alors utilisant l’oxygène pour se nourrir de méthane (methylococcales). Sous la couche de bactéries sulfureuses, un groupe nouveau de bactéries archaïques consommatrices de méthane vit en symbiose avec une bactérie dans les sédiments. Cette communauté utilise le radical sulfate pour oxyder le méthane (oxydation anaérobique). Une autre constatation surprenante : la majorité du méthane est consommée dans la zone colonisée par les vers tubulaires.
La vie benthique au HMMV est basée sur des processus chémosynthétiques, faisant de ce volcan de boue " une oasis chémosynthétique dans un environnement de mer profonde oligotrophe " (pauvre en éléments nutritifs).
Le volcan de boue Håkon Mosby - dégagement de méthane - photo Alfred Wegener Institute
Au niveau production de méthane, un gaz à effet de serre, les volcans de boue constituent un important apport naturel à l’hydrosphère et à l’atmosphère.
De récentes recherches montrent que le nombre de volcans de boue sous-marins actifs est beaucoup plus important que soupçonné et que les suintements gazeux en profondeur peuvent atteindre les couches océaniques superficielles, sans toutefois pouvoir quantifier la part volcanique.
Vidéo MARUM / Bremen Universität
Sources :
- University of Bergen / center of geobiology - Håkon Mosby mud volcano - link
- Ifremer - Expulsion of free gas at Håkon Mosby
mud volcano : Vicking cruise results 2006 - link
- Novel microbial communities of the Haakon Mosby mud volcano and their role as a methane sink – by Helge Niemann& al. -
link