Reykjavík, porte d’entrée en Islande, est aussi la capitale du pays et la capitale la plus septentrionale du monde, étant donné sa situation à proximité du cercle polaire.
Reykjavík est située sur la marge sud-ouest de l'Islande, dans la baie de Faxaflói. Le secteur côtier de Reykjavík se caractérise par la présence de nombreuses péninsules, criques, détroits et petites îles. La plus grande partie de la ville de Reykjavík est située sur la péninsule Seltjarnarnes, mais les faubourgs sont étendus au sud de cette péninsule.
Vue sur Reykjavik et sa baie, du
sommet de la tour de Hallgrimskirkja - © Antony Van Eeten
En islandais, Reykjavík signifie « baie des fumées ». Elle est située à l’endroit où s’installèrent les premiers colons en 874, conduits par Ingólfur Arnarson, qui la baptisa ainsi à la vue des vapeurs provenant des sources chaudes.
Il y a une atmosphère particulière à Reykjavík, qui est un peu à mi-chemin entre une ville et un village. Bien que la population totale de la région étendue de Reykjavík dépasse à peine les 200.000 habitants, les Islandais conçoivent les choses à une plus grande échelle et ça se voit dans les réalisations architecturales modernes qui côtoient les maisons de bois et leurs toits de tôle colorés.
Reykjavík est un centre vivant commercial, politique, industriel et culturel où sont concentrés les institutions politiques, les bibliothèques, les musées, les universités, les bureaux centraux de communication (radio, télévision et presse écrite), les théâtres et les orchestres, les cours de justice, les piscines découvertes et les stades de sport, les infrastructures maritimes, aériennes et les compagnies de transport collectif, les usines dont les conserveries de poissons. Et c’est lié à son histoire : c’est ici que se groupèrent les premiers commerçants et entrepreneurs de l’île au 18°siècle. En 1752, le roi du Danemark donne le domaine de Reykjavík aux corporations Innréttingar (corporations d’entrepreneurs) qui regroupaient des métiers aussi divers que pêcheurs, exploitants du soufre, industriels de la laine et constructeurs de bateaux.
La date de fondation de la ville est fixée à 1786, data à laquelle la couronne danoise a supprimé son monopole commerçant. Dans les décennies suivantes, les affaires augmentent toujours sous la domination des commerçants danois. L’influence des négociants islandais n’augmenta qu’après l’installation du libre échange en 1880.
L'architecture "organique" de
Hallgrimskirkja et de son clocher - © Antony Van Eeten
Dominant la ville, la superbe église protestante Hallgrimskirkja, construite sur une colline, pointe fièrement sa flèche haute de 75 mètres. Cet édifice de béton fut construit entre 1945 et 1986, sur des plans de l’architecte d’état Guðjón Samúelsson, qui s’est inspiré des orgues basaltiques rencontrés dans le paysage islandais pour le dessin de la façade et du clocher.
Erigée à la mémoire du révérend Hallgrimur Peturson, elle présente à l’instar de beaucoup d’églises protestantes, un intérieur sobre et lumineux ; son seul luxe est un immense orgue qui surplombe l’entrée de la nef, et répond, avec ses 5.200 tuyaux, aux orgues de bétons extérieurs.
L'orgue de l'allemand Johannes Klais : 15 mètres de haut, pesant 25 tonnes et terminé en 1992 - © Antony Van Eeten
La statue altière du viking Leifur Eiríksson, au pied
d'Hallgrimskirkja - © Antony Van
Eeten
La statue au pied de l'église représente un fier viking : Leifur Eiríksson, fils d'Erik le Rouge, qui a découvert l'Amérique vers l’an 1000, soit cinq siècles avant Christophe Colomb. La statue fut offerte au peuple islandais par les américains en 1930, à l’occasion du millénaire de l’Althing, premier parlement démocratique mondial.
Le vaisseau du soleil, brillant
malgré un ciel plombé typiquement islandais - © Antony Van Eeten
Les origines scandinaves du peuple islandais sont aussi célébrées sur les quais de Saebraut, par le « vaisseau du soleil » - Sölfarid – sculpture de l’artiste Jón Gunnar Árnason.
Ce drakkar stylisé et épuré, réalisé en aluminium, est posé sur un sol de marbre luisant … brillant sous le soleil, ou magnifié par le ciel islandais, il peut s’embraser sous le soleil couchant, ou pétiller sous les feus d’artifice de la Culture Night au mois d’août … simplement magique !
Le DYK
Reykjavik pavilion by Shift - doc. Bustler/ Shift.
L’aluminium est employé également pour le pavillon " DYK Reykjavik " : un millier de triangles d’alu, chacun de taille, forme et configuration différente, conçus par ordinateur, coupés au laser et rivetés à la main.
Le DYK Reykjavik pavilion by Shift - détail - doc. Bustler/ Shift.
Suite à la paralysie du secteur de la construction consécutive au récent effondrement économique de l’islande, la firme Shift a tenté d’explorer le potentiel et les limites de la nouvelle économie islandaise. De nombreux secteurs d’activité se sont investis dans le projet, du fournisseur de matériaux aux ingénieurs. L’aluminium fut choisi délibérément , eu égard à son abondance et à ses facilités de recyclage, mais aussi comme initiateur d’un débat concernant son usage dans le futur : il nécessite, pour sa production, beaucoup d’énergie et est source de controverse quant aux dégâts paysagers causés par les installations géothermiques et les barrages nécessités pour la produire. Cette démarche montre en tous cas la pro-activité des islandais, bien décidés à prendre cette situation difficile « à bras le corps ».
Le "Perlan" sur Öskjuhlid - Dôme de verre sur six pieds - © Antony Van Eeten
Autre visite immanquable, "la Perle ou Perlan" situé sur la colline Öskjuhlid un peu à l'écart du centre. On peut y aller à pied à partir de l'église Hallgrimskirkja. Repérable de loin, il s'agit d'un dôme de verre construit au dessus des 6 anciens réservoirs d'eau chaude de la ville. Le dôme entièrement vitré surmonte les citernes et forme un puits de lumière qui éclaire les 5 étages. Au sous-sol, un jet d'eau jaillit jusqu'au 4e étage toutes les 5 minutes pour imiter Strokkur, le fameux geyser islandais. Au rez-de-chaussée se trouve le Saga Museum – muée sur l’histoire viking et la découverte de l’Islande - et des expositions temporaires d'art. Au 4e étage, un accès libre à la plate forme extérieure offre un panorama à 360° sur la ville, la baie, la péninsule et l'aéroport domestique de Reykjavik. Le dôme lui-même est un restaurant panoramique hors de prix qui effectue une rotation complète en 2 heures.
L’aéroport de Kéflavik est orné, en extérieur, d’une sculpture de Magnus Tomasson, intitulée le "Jet nest". un énorme œuf d’acier poli est percé par le bec (ou l’aile) d’un avion à réaction … je penche pour le « nez » du Concorde, et posé symboliquement sur une pile de rocs islandais au milieu d’une pièce d’eau, où il se mire par beau temps.
Le "Jet nest" , à l'aéroport de Kéflavik - photo
richardcjones / Flickr
Sources :
- Bustler – Shift builds "DIY Reykjavik" pavilion in Iceland. - link
- Saga museum - Perlan, Reykjavik - link
- Perlan - The Pearl - link
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