Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Earth of fire

Actualité volcanique, Articles de fond sur étude de volcan, tectonique, récits et photos de voyage

Publié le par Bernard Duyck
Publié dans : #L'art sur les chemins du feu

  Parmi la quarantaine d’autoportraits peints par Van Gogh, deux d’entre eux le représentent avec une auto-mutilation …

Habituellement sur un fond neutre, cette série comporte une exception : un " Autoportrait à l’oreille coupée ", où l’on aperçoit en arrière-plan une estampe japonaise et la silhouette conique parfaite du Mont Fuji.

 

van-gogh--autoportrai-avec-fuji.JPG Vincent Van Gogh - Autoportrait à l'oreille coupée -  huile sur toile 60 x 49 cm. - Conservé à la Galerie Courtauld à Londres.

 

 Cette œuvre date de sa période Arlésienne : en 1888, Vincent migre vers le sud de la France. Il y arrive au printemps : les couleurs fortes et la lumière qui baigne ces paysages lui redonnent un peu d’énergie. Il peint continuellement, mais sa santé, tant physique que mentale, se dégrade. Il s’est rasé la tête pour ressembler à un moine japonais.

C’est à ce moment qu’il écrit à sa sœur : "Théo (son frère) m'a écrit qu'il t'avait offert des estampes japonaises. C'est assurément le meilleur moyen pour réussir à comprendre la direction qu'a prise actuellement la peinture claire et colorée. Ici, je n'ai pas besoin d'estampes japonaises, car je me dis toujours que suis ici au Japon. Et c'est pourquoi je n'ai qu'a garder les yeux grand ouverts et peindre les impressions que je reçois. "

 

Essayons de décoder ce message … l’influence du japonisme sur l’œuvre de Van Gogh.


La folie du japonisme – terme inventé par le collectionneur Philippe Burty, dans un article de La Renaissance littéraire et artistique (1872) – s’empare de l’Occident dans les années 1880, lorsque le Japon a entamé sa marche forcée vers le modernisme et que les artistes japonais ont exporté leurs oeuvres à l’étranger.

Les plus connus sont alors Hokusai, Hiroshige et Utamaro. Les Expositions Universelles de Londres (1862) et de Paris (1867, 1878, 1889) permettent au public européen de découvrir les ukiyo-e (" images du monde flottant "), relayées sur le marché de l’art par les collectionneurs Siegfried Bing et Félix Bracquemond.

Le japonisme attire Van Gogh depuis qu’il est à Nuenen / NL. Il achète ses premières reproductions à Anvers et transmet son goût pour cet art asiatique à son frère Theo. Les deux réunissent plus de 400 œuvres qui sont aujourd'hui au Musée Van Gogh d'Amsterdam. En 1886, il arrive à Paris, où , avec son frère, il fréquente une petite galerie d’art proche de son appartement, appelée la Galerie Bing, d’après le nom du propriétaire Siegried Bing.

Dans une période où il s’interroge sur l’apport de l’art japonais, il exécute plusieurs copies d’œuvre du pays du soleil levant.  

"Le prunier en fleur", où il copie une œuvre d’Hiroshige, en est un exemple.

 

comparaison-hiroshige-van-gogh.png

A gauche : Ando Hiroshige - "Pruneraie à Kameido" de "Cent vues célèbres d' Edo" 1856 - estampe 33,7 x 21,9 cm. - The Brooklyn Museum               

A droite : Van Gogh - "Le prunier en fleur"  - huile sur toile 55 x 46 cm. 1887 - Musée Van Gogh Amsterdam

 

Un autre personnage va l’influencer à cette époque : Le Père Tanguy, un marchand de couleurs d’origine bretonne et qui tient boutique à Montmartre. D’abord ouvrier plâtrier, il devient ensuite broyeur de couleurs. Il accepte de céder du matériel en échange de peintures … c’est ainsi, que bien que quasi illettré, il devient marchand de tableaux et fréquente Pissaro, Monet, Renoir, Gauguin, Lautrec et Van Gogh.

Sa boutique devient un lieu essentiel du développement du courant impressionniste.

Vincent Van Gogh va faire un portrait du Père Tanguy (1887) en costume breton, devant sa collection d’estampes japonaises … où l'on retrouve la silhouette du Fuji en arrière-plan.

Ce portrait sera acheté par Rodin, et est actuellement conservée au Musée Rodin de Paris.

 

Van_Gogh---Portrait-du-Pere-Tanguy-1887-8---Musee-Rodin.JPG                          Vincent Van Gogh - Portrait du Père Tanguy - Musée Rodin.

 

C’est par le biais du japonisme que l’on peut voir des volcans sur certaines œuvres de Van Gogh, le Mont Fuji étant un thème récurrent des maîtres japonais.

Deux expositions sont présentées simultanément sur deux sites de la Pinacothèque de Paris – du 3 octobre 2012 au 17 mars 2013 – qui permettent de confronter l’œuvre de Van Gogh et d’Hiroshige.

 

exposition-pinacotheque-van-gogh-hiroshige.pngAffiche des deux expositions à la Pinacothèque -  Hiroshige, l'art du voyage - Van Gogh, rêves de Japon

 

Une visite virtuelle de l'expo est disponible en suivant ce lien sur Dailymotion.

 

Source :

- Pinacothèque de Paris - expositions - link

- L'estampe japonaise - l'avènement de l'estampe de paysage au 19°siècle, Andô Hiroshige  - link

- Van Gogh Museum Amsterdam - link 

Commenter cet article

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog