L'île-volcan Santiago - photo Lee Siebert / Smithsonian inst.
La vue de James Bay découvre la crête ourlée de cônes pyroclastiques qui ont donné des coulées qui couvrent les flancs du
volcan.
L'île Santiago, aussi appelée île San Salvador ou île James, est un volcan-bouclier allongé. Haut de 920 mètres, ce volcan comporte, côté nord-ouest, une crête sommitale, avec une chaîne de spatter et cinder cones. Les côtes est et ouest sont flanquées de cônes de tuf proéminents.
L'activité récente est matérialisée par des coulées de lave pahoehoe aux extrémités de l'île, à James et Sullivan Bay. Les coulées de James Bay furent datées par des fragments de pots de marmelade abandonnés par des boucaniers en 1684 et recouvert par la lave.
Coulée lobée de lave pahoehoe - photo Lee
Siebert / Smithsonian inst.
A la pointe nord-ouest de Santiago, Cabo Cowan est un cône de tuff produit par une éruption sous-marine, haut de 284 m. et érodé par la mer, qui a tronqué ses flancs, pour former une falaise qui en expose l'intérieur. - photo Lee Siebert / Smithsonian inst.
Une petite île désolée et garnie seulement de quelques plantes, située en face de Sullivan Bay, est pourtant une des plus visitée et photographiée : l'île Bartolomé.
Ce volcan éteint présente une palette de couleur allant du rouge à l'orange, avec du noir brillant et quelques taches vertes.
Bartolomé et Pinnacle rock, à droite - en arrière-plan, Santiago et Sullivan
Bay - photo PeteUSA / wiki.
La structure la plus connue est Pinnacle Rock : cette aiguille dressée à la verticale est le vestige d'un ancien cône de tuf, formé lors de la rencontre du magma et de la mer lors d'une éruption phréatomagmatique. Pour l'anecdote, cette figure de proue fut la cible d'entraînement des navires de guerre de la marine américaine durant la seconde guerre mondiale.
Pinnacle Rock est situé en bordure d'une des deux baies, ourlées par des plages de sable organique clair qui contrastent avec la couleur sombre des laves; elles sont séparées par un cordon de dunes végétalisées.
Pinnacle Rock -
mountainsofttravelphotos.com
Spatter cones et tunnels de lave composent un paysage lunaire sur le dessus de l'île. Une curiosité : un spatter cone, érodé par le Pacifique, ne présente plus qu'un cratère à peine affleurant au niveau de la mer.
Bartolomé , Spatter cones en série - photo Bartholomeuw island.
Quand ces îles volcaniques sont sorties de la mer, elles ne possédaient aucune vie ni animale, ni végétale. Etant donné l'éloignement par rapport au continent, la colonisation végétale s'est faite très lentement et difficilement ... peu d'espèces sont capables de s'adapter à un tel environnement. On a dénombré 412 espèces natives, dont 170 endémiques.
Parmi des dernières, on rencontre sur Bartolomé la Tiquilla nesiotica, une borraginacée, et le cactus de lave,
Brachycereus nesioticus, tous deux capables de résister à la sécheresse. Le cactus de lave, aux jeunes pousses rousses devenant brunes puis grises avec l'âge, est souvent la première
plante à coloniser une coulée de lave récente.
Bartolomé - pentes colonisées par Tiquilla nesiotica - Photo Bartholomew island.
Bartolomé - Brachycereus nesioticus, le cactus de lave pionnier - photo Haplochromis.
Santa Cruz est une île ovale, large de 32 km. sur 40, couronnée de jeunes cratères-puits : Los Gemelos (les jumeaux) et Media Luna, plus difficile d'accès , et de cinder cones.
Santa Cruz - le
Cerro Dragon - photo Putneymark.
Santa Cruz - pit crater - l'échelle est donnée par le personnage à droite - photo Lee Siebert / Smithsonian inst.
Des cônes de scories sont groupés le long d'une ceinture parallèle aux failles bordant Academy Bay.
D'anciennes coulées de lave sous-marines soulevées hors des eaux sont visibles au nord-est de l'île, tandis que de jeunes coulées provenant d'évents situés sur une fissure sommitale et sur les flancs nord, présentent une morphologie récente et faiblement végétalisée.
Santa Cruz, tunnel de lave - photo Direccion del P.N.Galapagos
Santa Cruz compte aussi trente cinq tunnels de lave, sur la cinquantaine répertoriée dans l'archipel; localisés sur la propriété foncière de Steve Devine, dans la zone agricole de Santa Rosa, les plus grands tunnels de lave ont été explorés par les vulcano-spéléologues.
La Cueva del Cascajo, le tunnel le plus long atteint un peu plus de 3.000 mètres, le Cueva de Elena mesure
677 m. avec un plafond à 10 m. dans ses parties hautes.
Sources :
- Global Volcanism Program - Santa Cruz
- Contribution to the vulcanospeleology of the Galapagos islands - lien