Entrée de la lave en mer - photo HVO/USGS.
Toute cette lave qui a été émise , puis a transité par les coulées, en surface ou en tunnel, arrive en bord de mer ... où la rencontre entre l'eau et le feu s'avère explosive.
photo HVO/USGS
Lorsque la lave entre en mer, peut se produire une explosion phréatique, avec un blast pulvérisant la lave en milliers de fragments en fusion, mêlés à de l'eau bouillante et de la vapeur acide surchauffée. Cette explosion dirigée préférentiellement vers la mer, peut aussi être responsable de projection sur terre dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres.
Explosion phréatique - photo J.Griggs / HVO - USGS
Construction d'un delta de lave - l'imprudent personnage donne l'échelle - photo HVO/USGS.
Instabilité des nouveaux delta de lave
:
Cette lave et ses débris pulvérisés vont créer une nouvelle terre ; ce delta de lave est instable et s'effondre
facilement en mer, en engendrant de fortes explosions, des vagues d'eau bouillante et des projections de matériaux et de fragments de lave jusqu'à 100 mètres à l'intérieur des terres. Ce
phénomène de collapsus ne prévient pas et la taille des aires d'effondrement peut atteindre celle de plusieurs terrain de football.
Configuration d'un delta de lave typique avant son effondrement - on voit les zones de conglomérats instables et les zones de faiblesse pouvant mener à un glissement. - croquis de J.Jonhson, modifié d'après Mattox et Mangan 1997 - HVO/USGS.
Exemple de terrasse nouvellement formée et parcourue de tubes de lave amenant la lave jusqu'à plusieurs entrées en
mer, marquées par les panaches de vapeur - photo L.Keszthelyi 1996 - HVO/USGS.
Sur base des observations faites durant les phases de croissance des deltas de lave, entre 1992 et 1994, les volcanolgues de l'HVO ont identifié quatre types généraux d'explosions résultant d'interaction entre la lave et l'eau de mer.
Deux types liés au collapsus partiel du delta dans la mer :
- la projection de tephra (tephra jets) : inconvénients le plus souvent rencontré par un observateur imprudent, ce phénomène est engendré par les vagues rencontrant le flot de lave,
avec une explosion en un nuage de vapeur, eau chaude, fragments de lave et tephra. Lorsque les particules solides tombent sur le rebord du delta, un cône littoral semi-circulaire de quelques
mètres de hauteur peur se former.
Projection de tephra sur le delta de lave - T.N.Mattox novembre 1993 - HVO/USGS.
- un blast lithique : celui-ci est généré par l'effondrement d'un delta en croissance, résultant en une explosion de vapeur projetant loin des morceaux de lave solidifiés ; un
collapsus, le 19.04.1993, a projeté un homme en mer et des blocs de lave de 25 à 110 cm. de diamètre à plusieurs centaines de mètres.
Deux types liés à la rencontre entre de l'eau de mer infiltrée et le système d'alimentation par tunnel de lave, sans glissement total du delta en mer :
- l'éclatement de bulles de lave (bubble burst) : caractérisés par des éclatements sporadiques et bruyants de lambeaux de lave au
départ d'une rupture circulaire occasionnée dans le toit d'un tunnel, situé à quelques mètres à l'intérieur du delta; les fragments émis par cette bulle de lave peuvent suivre une trajectoire
radiale sur une dizaine de mètres avant de retomber au sol. A la fin du phénomène, un petit bassin de lave peut demeurer avant d'être drainé au travers du toit du tunnel.
Un rare "bubble burst" photographié par
T.N.Mattox, le 9 mars 1994 - HVO/USGS
- les fontaines de lave littorales : rare et spectaculaire, ce type d'explosion peut produire des fontaines de lave et vapeur montant à plus
de 100 mètres, qui établissent rapidement un petit cône sur le delta de lave. Ces fontaines se produisent dans des zones plus proches de la ligne de côte et sont très énergétiques ... et
dangereuses.
Les croquis sont signés J.Johnson et Mattox- HVO/USGS.
On comprendra après ceci qu'il est fortement déconseillé de se promener sur la falaise dans une zone d'entrée en mer, et spécialement interdit de le faire sur un delta de lave. La seule façon d'observer l'entrée de la lave en mer est de la faire depuis un bateau ... et à distance respectable, l'eau pouvant être très chaude !
Photo Kauahikaua 05-1998 - HVO/USGS.
Près de l'entrée en mer de la lave, on peut voir, sur une photo aérienne, des zones concentriques, colorées différemment et
correspondant à des températures d'eau différentes. La zone brun-jaune a été mesurée à 69°C, près de la zone de contact avec la lave, et à 35°C au large entre 70 et 100 mètres de celle-ci. La
coloration brune provient des hautes concentrations en fragments en suspension et occasionnellement de zoo-plancton gélatineux.
Sources : HVO - Hawaiian Volcano Observatory.