
"Stromboli", film italo-américain produit et dirigé par Roberto Rossellini, est un drame considéré comme un example du néoréalisme italien.
Tourné sur place en 1949, avec comme vedettes Ingrid Bergman et Mario Vitale, ce film doit une partie de sa popularité à une éruption du volcan durant le tournage... et aussi à l'idile entre l'actrice vedette et le réalisateur.

Synopsis du film :
En Italie, peu après le seconde guerre mondiale, Karin, une réfugiée lithuanienne, craint de ne pouvoir quitter le camp dans lequel on la retient. Son visa pour l'Argentine lui est refusé. Aussi, accepte-t-elle d'épouser Antonio, un jeune pêcheur de Stromboli. Sa déception est grande lorsqu'elle découvre l'île volcanique. L'endroit est aride, désespérément pauvre et les habitants hostiles. Le couple emménage dans une maison délabrée. Antonio maltraite Karin lorsqu'elle s'aventure hors des murs, suscitant l'envie des célibataires. La jeune femme essaye de rendre sa maison attrayante mais la fantaisie avec laquelle elle décore les murs est suspecte aux yeux de l'entourage. Karin est enceinte. Elle envisage de quitter l'île mais ses plans sont contrariés par une éruption volcanique qui oblige tous les habitants à rejoindre les bateaux des pêcheurs. Le lendemain, elle tente à nouveau de s'enfuir en montant au sommet du volcan mais elle se voit contrainte de passer la nuit là-haut. A l'aube, Karin supplie Dieu de lui donner la force dont elle a besoin.



photo du film, versus la couverture d'un numéro spécial de "Ciné Revue" colorisé.
Tous les documents du film, et les affiches, proviennent du blog de Bernard Philippe et sont reproduits avec son aimable autorisation. http://stromboli-film.skyrock.com
blog mis à jour 07.10.2009
un extrait d'Archives/Arte .tv :
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D'abord écrit pour Anna Magnani, le rôle échut à Ingrid Bergman qui avait envoyé une lettre admirative à Rossellini après avoir vu Rome ville ouverte. La maîtrise du cinéaste, le montage alternant les séquences documentaires - une violente pêche au thon - et des éclats de pure fiction, font de Stromboli un film d'une force peu commune. Ce qui frappe aujourd'hui c'est la façon magistrale dont le cinéaste filme l'immobilité. Rossellini use avec circonspection du spectaculaire : un parti pris de discrétion plus plastique que dramatique, car l'histoire joue sur une dimension métaphysique qui s'exacerbe lors des dernières séquences. Livrée à elle même sur une île prison, Ingrid Bergman souffre d'être différente, seule, et abandonnée. L'ascension de l'actrice sur les flancs du volcan devient un véritable chemin de croix, citant explicitement les paroles du Christ. "Mon Dieu, pourquoi m'avez vous abandonnée ?" hurle Karin aux éléments déchaînés, juste avant l'apaisement, la renonciation et l'acceptation de son destin. Ce dénouement mystique n'apparaît pas artificiel, même si la morale en est douteuse. Captivant, plein de contradictions et formellement passionnant (la scène ou Ingrid Bergman tourne dans le labyrinthe de maisons blanches pourrait être filmée par Antonioni), Stromboli fascine à chaque nouvelle vision. Le visage de l'actrice - une star hollywoodienne usée par les regards du public - transplanté dans une nature sauvage, vierge de tout regard et comme saisie à son origine, bouleverse. Quelque chose décidément nous échappe, et le film impose sa force, ses silences, son immobilité. Un film cathédrale ? Non, un film chapelle. "
http://archives.arte.tv/cinema/bergman/ftext/film2.htm#
Ce film dépeint bien les conditions de vie sur l'ile de Stromboli au début des années 50. Des photos d'archives, sur "Stromboli on line" confirment les dures conditions de vie de l'époque ... pas d'aliscaphe pour rejoindre l'ile, mais une barque et des rames maniés par des costaux aux visages burinés !

A voir et revoir :
- blog de Bernard Philippe sur le film "Stromboli".
http://stromboli-film.skyrock.com
- archives années 50, sur "Stromboli on line":
http://www.swisseduc.ch/stromboli/volcano/historical-1953/index-en.html
- video(s) you tube :
http://www.youtube.com/watch?v=312Z87 et ...