Madère fait partie des îles de la Macaronésie, un ensemble formé par plusieurs groupes d'îles disséminées au large du continent africain, dans le nord-est de l'Atlantique.
Le nom de Macaronésie signifie "îles fortunées" ... ce nom leur été attribué par les géographes de la Grèce antique, qui désignaient sous ce vocable les îles situées à l'ouest du détroit de Gibraltar.

Cette région comprend les îles Canaries (communauté autonome Espagnole), Madère (région autonome dépendant du Portugal), les îles Selvagems (même statut que Madère), les Açores (région autonome dépendant du Portugal) et les îles du Cap Vert (République indépendante depuis 1975).
Outre leur patronyme ancien, ces îles ont d'autres caractéristiques communes: géologiques, biologiques et climatiques
-
Geologiquement, ce sont des îles d'origine
volcanique, aux reliefs escarpés. De nombreux volcans actifs, éteints, sous-marins sont à la base de leur formation.
Les Canaries et Madère : îles volcaniques émergées et volcans sous-marins (seamounts).
-
Biologiquement : ces îles n'ont jamais été rattachées au continent et présentent un
fort taux d'endémisme végétal et animal. La biodiversité de la région est une combinaison des familles biologiques retrouvées en Afrique, en
Méditerranée et dans l'atlantique nord.
Le roitelet de Madère - Regulus madeirensis - espèce endémique.
-
En raison de leur altitude importante, elles présentant de grands contrastes
climatiques influencés par les alizés; entre 700 et 1500 mètres, de véritables "mers de nuages" existent l'été, favorables au développement d'une
végétation luxuriante et déendante d'une forte humidité. Au dessus de 1500 mètres, le climat est aride, avec des étés chauds et secs et des hivers rigoureux. Une particularité de la Macaronésie
réside dans la persistance d'espèces qui se sont éteintes sur les continents proches, telles que celles qui composent la laurisylve.
La laurisylve se compose de forêts qui sont des reliques de la végétation couvrant anciennement une bonne partie du bassin méditerranéen. Lors de l'assèchement, au Pliocène, du bassin méditerranéen, les forêts de lauriers reculèrent progressivement au profit d'espèces sclérophylles, résistant mieux à la sécheresse, pour disparaitre il y a 10.000 ans.
L'emplacement de la Macaronésie, dans l'atlantique nord, a atténué ces fluctuations climatiques et maintenu un climat humide et doux permettant à ce type de végétation de s'y maintenir jusqu'à nos jours.

Projection climatique :
Le changement du régime des vents, et particulièrement la diminution des alizés du nord-ouest, constatée depuis 30 ans, entraînera un assèchement des côtes des îles exposées. Les laurisylves seront probablement perturbées par un déplacement vers le bas de la « mer de nuages ». La désertification générale des îles favorisera l’invasion d’espèces exotiques, notamment des espèces africaines adaptées aux conditions sèches, au détriment des espèces indigènes.
Plus de 30 espèces d’oiseaux sahariennes ont été récemment observées pour la première fois aux Canaries. De même, des espèces de poissons tropicaux, vivant normalement plus au sud, ont été récemment enregistrées dans les eaux des Açores. Les invasions de criquets pèlerins qui frappent l’ouest de l’Afrique pourraient devenir de plus en plus fréquentes aux Canaries. En 2004, un essaim de plus de 10 millions de criquets pèlerins s’est abattu sur les côtes de l’île de Lanzarote.
Enfin, l’augmentation des températures de l’eau risque de favoriser la prolifération de micro-algues dans les eaux. En 2004, une marée d’algues a été observée dans les eaux de Gran Canaria.