Dans l’arc des Caraïbes, l’île de la Martinique est surtout connue pour son volcan destructeur, la Montagne Pelée.
Mais au sud de l’île, face au village du Diamant, se dresse un autre témoin du volcanisme explosif : un piton rocheux haut de 175 mètres et de 300 mètres de diamètre … le rocher du Diamant.
Il doit son nom à sa forme en pointe biseautée et aux reflets des parois à certaines heures, évoquant ceux d'une pierre
précieuse.
La Martinique - la pointe sud de l'île et le rocher du Diamant - photo H.Salomon / Martinique tourisme
C’est un dôme de dacite, dégagé par l’érosion. Il témoigne, avec le Morne Larcher, un petit volcan éteint de 477 m. de hauteur qui lui fait face, de l’activité volcanique qui a donné naissance à ce site, voici un millions d’années.
Ce petit rocher, couvert de broussailles et de cactées, difficilement accessible, a pourtant joué un grand rôle stratégique durant les guerres franco-anglaises, avant de devenir un site naturel protégé et l’un des spots de plongée de La Martinique.
Son histoire militaire :
Au début du 19° siècle, la France et l’Angleterre se font la guerre pour le contrôle de l’arc Caribéen, et du canal de Sainte Lucie.
En janvier 1804, le contre-amiral Samuel Hood, s’empare par surprise du rocher. Il le fortifie aussitôt et, installe, au prix de grands efforts étant donné la topographie locale, cinq canons au sommet, avant d’y laisser une garnison d’une centaine d’hommes pour harceler la marine Française. Le rocher se voit conférer le titre honorifique de « navire de guerre » par la marine britannique, qui le nomme HMS Diamond Rock. (HMS = His Majesty’s Ship).
Vue de Diamond Rock , avec
le HMS Centaur issant un canon à l'aide de cables - Collections of tne National Maritime Museum / John Eckstein
En 1805, le gouverneur français de La Martinique, Villaret de Joyeuse, et le capitaine de vaisseau Cosmao-Kerjulien, parviennent à reprendre le Diamant aux Anglais, en privant la garnison de vivres et d’eau.
Pendant la dernière guerre mondiale, en 1942, le Diamant devient une plateforme avancée.
La prise de Diamond Rock par les Français -
tableau d'Auguste Mayer - doc. geographica.pl
De cette épopée militaire, ne subsistent aujourd’hui que les ruines d’un hôpital.
Le refuge imprenable pour la faune :
Depuis 1994, le site est géré par le Conservatoire du Littoral et est devenu un site protégé où seuls des scientifiques sont autorisés à accoster. Il abrite les dernières couleuvres Couresse et sert de domaine de reproduction et de repos pour les oiseaux marins.
Le rocher du Diamant - sur les parois, des grottes qui abritèrent les
militaires au 19° siècle, et aujourd'hui les oiseaux - photo Martinique Tourisme.
Le phaéton à bec rouge, la sterne bridée et le noddi brun y nichent ; les fous bruns s’y regroupent …on estime qu’un millier d’oiseaux marins fréquentent le rocher, dont plus de 300 couples nicheurs.
Phaéton à bec rouge
- Phaeton aetherus - photo Conservatoire du littoral / Rocher du Diamant
Bonus pour les volcano-philatélistes : un timbre de 1970
Sources :
- Le rocher du Diamant - link
- Conservatoire du Littoral - le rocher du Diamant - link
rocher du diamant 19/12/2014 13:32
Bernard Duyck 19/12/2014 17:06
circuit sud marocain 12/08/2013 11:43
élise 15/02/2016 21:20