Pour débuter l'examen du lac de lave en 2010, une excellente vidéo de Carole et Frédéric Hardy qui étaient sur place en
décembre.
Charles Balagizi, de l'OVG, est monté à plusieurs reprises sur le Nyiragongo en 2010, accompagnant diverses expéditions
scientifiques ou journalistiques, telles que les équipes du National Geographic.
Quelques photos sur le chemin d'accès avec les traces de la dernière éruption de 2002 :
Les crevasses liées aux deux dernières vidanges du lac de lave - © Charles Balagizi 06.03.10
Les coulées très fluides ont envoyé des paquets de lave en hauteur dans les arbres, qui récupèrent doucement ... "Lava
on tree" - photo © Charles Balagizi 06.03.10
Autre témoignage de la
fluidité de la lave du Nyiragongo, ces coulées dégoulinantes et à surface lisse - photo © Carole et Frédéric
Hardy
Un arbre rescapé ... l'étreinte de la lave a failli lui être fatal ! - photo © Charles Balagizi 06.03.10
Dégazage important en fin mai du lac de lave contenu dans un anneau de scories - photo © Charles Balagizi 28.05.10
Du 14 au 24 juin, une équipe pluridisciplinaire incluant des membres de
la Société de Volcanologie de Genève (SVG, Geneva, Switzerland), the Second University of Naples (Naples,
Italy), the University of Massachusetts-Boston, l'Observatoire Volcanologique de Goma (D.R. Congo), and the United Nations Office of Project Services (UNOPS) (Copenhagen, Denmark) a analysé des
échantillons de gaz et de lave, réalisé une carte topographique des terrasses et estimé les volumes de lave de ce grand lac.
En juillet, le niveau de la lave est plus haut et le lac déborde sur la terrasse - © Charles Balagizi 07.2010
L'actuelle topographie du cratère définit deux terrasses correspondantes au niveau du lac de lave en 1977 (bèta) et en 2002
(gamma) et une pseudo-terrasse résultante de l'effondrement partiel de la terrasse inférieure; le lac de lave est compris dans une muraille faite de scories et possède de ce fait un possible
niveau supérieur au plancher du cratère, sur lequel il déborde par moments.
En décembre, le niveau du lac a baissé et laisse voir la base interne et la structure de l'anneau -
photo © Carole et Frédéric Hardy
Topographie du lac de lave du Nyiragongo - Le niveau du lac de lave (zéta) , enserré dans une paroi de scories (phi) surmonte
de 15-20 m. le plancher du cratère (epsilon) - la distance (alpha-epsilon ) est
d'environ 400 mètres. - la pseudo-terrasse (delta) est composée de débris d'effondrement de la seconde terrasse (gamma) - Courtesy Burgi and others (in preparation) in GVP weekly reports.
La morphologie profonde du lac lui-même est peu connue, mais les scientifiques estiment que son volume peut être d'environ
7,5 à 10 millions de mètres cubes ( pour une profondeur estimée à 500 m. et une forme en cône inversé de diamètres supérieur = 225 m. et inférieur = 40 m.)
La composition des laves reste comparable à celle de l'éruption 2002 : basalte très fluide, riche en éléments alcalins,
pauvre en silice. Les fumerolles sur les terrasses ont une température comprise entre 80 et 300°C max. et un pH acide, 2,18-3,21.
Dégazage en
périphérie - photo © Carole et Frédéric Hardy
De nuit, le spectacle du lac est grandiose, tantôt calme et
zébré de lignes de feu, tantôt agité d'énormes soubresauts et faisant gicler la lave à plusieurs mètres au dessus de sa peau sombre.
photos © Carole et Frédéric Hardy
Formant un cercle quasi parfait d'un diamètre de 220-230 mères, cette surface de 40.000 m² est perpétuellement agité de
courants de convection qui plissent sa peau élastique et noire, et ouvrent des fenêtres sur les entrailles brûlantes du volcan.
La peau parcheminée est déchirée par
des fontaines de lave - photo © Carole et Frédéric Hardy
Les gaz magmatiques s'échappent avec
force et brassent la lave - photo © Carole et Frédéric Hardy
Les parois internes supérieures du cratère sommital du Nyiragongo, d'un diamètre de 1.200 mètres, montrent une stratification
révélatrice de la construction du cône.
photo © Carole et Frédéric Hardy
C'est Haroun Tazieff qui s'aventura le premier, en 1948, dans ce cratère réputé "inaccessible". Il fut ensuite visité par de
nombreux volcanologues, dont le couple Krafft lors de l'éruption de 1977. Le Nyiragongo a été aussi le fief de Jacques Durieux, "l'homme qui descendait toutes les semaines dans le
cratère".
Confortable camp de base, avec vue imprenable sur le Shaheru et les nombreux cônes qui le séparent du lac Kivu -
photo ©
Carole et Frédéric Hardy
On ne peut quitter le sommet du Nyiragongo sans saluer l'oiseau qui anime celui-ci :
l'opportuniste corbeau à cou blanc, inféodé aux pentes rocheuses entre 1.000 et plus de 3.000 mètres.
Corvus
albicollis - Corbeau à cou blanc - photo © Carole et Frédéric Hardy
Sources :
- Burgi, P.-Y., Darrah, T., Balagizi, C., Karume, K., Campbell, M. E., Poreda, R. J., Tedesco, D., [in preparation],
Assessment of Eruptive Activity and Lava Chemistry at Mount Nyiragongo, DRC, June 2010.
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(Clovis Simard,phD) 11/03/2011 23:21