Reprenons la coupe du massif pour situer la zone :
Coupe du massif du Cantal et position de la
caldeira - doc. Semhur.
Le "Plomb du Cantal" est le point culminant du massif, avec 1.855 m., formé par un culot cratérique déchaussé en inversion de relief (*)et cerné par des éboulis, qui surmonte un amoncellement de dizaines de coulées de trachyandésite et de brèches pyroclastiques formées par des nuées ardentes. La lave qui le compose est une basanite à leucite ; ce feldspathoïde est présent en faible quantité et uniquement visible au microscope.
Cette structure représente l’activité la plus récente du Cantal, datée de 2,9 Ma.
Le Plomb du
Cantal (sur la gauche de la photo) - photo B. Navez
Autre point de vue sur le Plomb du Cantal, soulignant l'inversion de relief
- photo L. Besnard
(*) L'inversion de relief est un phénomène du à l'érosion, qui fait qu'une coulée de lave, ou un lac de lave dans le cas du
Plomb, qui primitivement se trouvait au fond d'une vallée se retrouve, des millions d'années plus tard, comme un plateau dominant le paysage.
doc. L. Besnard
La première référence littéraire à cet endroit apparaît sous la graphie "pont de Cantal" dans un poème provencal du 13° siècle … mais il faut y voir une faute de copiste : il fallait écrire "pom " , nom ancien de pommeau désignant la forme arrondie du sommet. C’est sous cette forme qu’en est fait la première mention administrative de ce sommet :" ... in montanis de Bana et de Monte Jovio, usque ad Pom de Cantal " (traduction : " dans les montagnes de Bane et de Monjou, jusqu'au Plomb du Cantal ").
Le Puy Griou, une
protrusion phonolitique - photo B.Navez
Le Puy Griou est quant à lui une protrusion pâteuse de phonolite à haüyne et analcime. Il se serait mis en place, il y a 6 Ma, après les phases paroxystiques qui ont eu lieu entre 8,5 Ma et 6,5 Ma. Au Quatrenaire, marqué par des périodes froides, l’action répétée du gel et du dégel a débité la roche en lauzes et formé un manchon d’éboulis.
Le Puy Griou, à gauche, et le Griounou, à droite. photo Cantal Nature.
Le Puy Griou (1.694 m.) voisine le puy de l'Usclade (1.498 m.) et le Griounou (1.514 m.), qui sont tous deux des extrusions de phonolite à haüyne, sodalite et analcime.
Le Puy Mary , un dôme de benmoréite, sous un éclairage matinal - photo L. Besnard
Le puy Mary, 1.787 m., est un dôme pyramidal âgé de 7,2 Ma, largement érodé par les glaciers. On l’atteint au départ du Pas de Peyrol, dans un paysage de cendres et de blocs, brèches qui témoingnent des nuées ardentes émises par le puy Mary.
Stratigraphie du complexe bréchique surmonté du Puy Mary - doc. BRGM
La lave est une benmoréite : du groupe des trachyandésites, une lave riche en phénocristaux de plagioclase, de sanidine et hornblende brune, noyés dans une pâte à microcristaux de sanidine, biotite et tridymite, lardée de filons de basalte ou phonolite.
De son sommet, le panorama est grandiose sur la partie sommitale du massif cantalien, où se distinguent principalement des
structures trachyandésitiques, à l’exception de la zone terminale basaltique du Plomb et des pitons phonolitiques des puy Griou et Griounou. (voir la classification minéralogique du BRGM)
Le Puy de Peyre Arse (à gauche ) et la Brèche de Rolland (à droite) ... un
passage difficile à franchir - photo Herbythyme.
En suivant la ligne de crête courbe, on atteint une entaille dans celle-ci : la brèche de Rolland, datant de l’édification du stratovolcan entre 8,5 et 7 Ma.
Ensuite, les Fours et par un sentier qui court sur des coulées de trachyandésite, on peut rejoindre le puy de Peyre Arse (1.806 m.)
Cette découverte n’est possible que par beau temps (attention au brouillard) et entre les mois de mai et novembre, à cause du possible enneigement … de plus, il n’y a aucun point d’eau sur le tracé.
Sources :
- Guide des volcans d'Europe et des Canaries - par M. Krafft et de Larouzière - éd. Delachaux & Niestlé
- Le volcanisme du Cantal - par Laurent Besnard /Randonnées accompagnées dans le Cantal. - link
- BRGM - le Cantal - link
thonet Jean-Pol 09/12/2011 07:23
Bernard Duyck 10/12/2011 16:55