La Banne d'Ordanche - photo telemaque MySon
La Banne d’Ordanche est un sommet issu d’une éruption de trachyandésite. Ce volcan strombolien, apparu il y a 2 millions d’années environ, a subi une forte érosion par le ruissellement, par le vent et la gélifraction, qui lui laisse une étrange silhouette culminant à 1.512 mètres. Les talus d’éboulis sur le flanc sud date de la glaciation de Würm ( ~70.000 à 10.000 ans avant JC.) La Banne est un terme occitan signifiant " la corne ".
Son sommet, accessible par un escalier en bois, offre un panorama à 360° sur les Monts Dore, les monts du Cantal et la Chaîne des puys.
La Banne d'Ordanche - photo SVT / Franchomme
La Banne d’Ordanche a donné son nom à une roche magmatique volcanique, l’ordanchite : une téphrite à haüyne.
Les téphrites sont des roches volcaniques basiques, de teneur basse en SiO2, teneur en alcalins (Na2O+K2O) de 3-9% pds et forte teneur en fer et Magnésium.
Ordanchite - photo Damien Mollex / ENS Lyon lithothèque
Le massif des Monts Dore est parsemé de lacs d’origine volcanique. Certains correspondent à des maars, d’autres sont des lacs de barrage volcanique.
Le lac de Guéry et la roche Tuilière - photo Philippe Houbart
/ centerblog
Le lac de Guéry : un exemple de lac de barrage et d'érosion
glaciaire.
Il est également le plus haut lac d'Auvergne à 1250m d'altitude. (Superficie 26ha - profondeur 17m.)
C'est un lac de barrage créé par une coulée de lave basaltique, il y a 2,2 Ma d'après la datation de sa Labradorite ; les glaciers ont également eu un rôle déterminant en sur-creusant les roches
: il s'agit de l'érosion glaciaire.
La fusion glaciaire lors d'éruptions ultérieures peut expliquer l'abondance de produits hyaloclastiques aux environs du Guéry.
Propriété d'EDF, autrefois appelée "Société de l'énergie industrielle", cette dernière entreprit à la fin du XIXème siècle un rehaussement du niveau du lac grâce à une digue de 8m., afin d'apporter l'eau du Guéry jusqu'à la centrale électrique du Mont-Dore, produisant l'électricité pour le Funiculaire du Capucin.
Chaque année, début mars, lorsque le lac est gelé, des pêcheurs venus de toute la France et des pays voisins s'adonnent à une pratique originale : "la pêche blanche". Un évènement insolite où chacun creuse son trou dans la glace à l'aide d'une vrille, puis lance sa ligne eschée d'un lombric, d'une teigne ou d'un petit vif pour une bonne partie de pêche hivernale ! Truites fario et arc en ciel, saumons de fontaine, ombles chevaliers, perches, brochets, carpes, gardons, tanches, gougeons peuplent ce lac.
Le lac pavin : un exemple de maar
Le cratère d'explosion du Pavin découpe à l'emporte-pièce le socle, les anciennes coulées trachyandésitiques issues du Massif des monts Dore et le coulée nord-est du Montchal. Il est occupé par un maar aux parois abruptes, de 750 mètres de diamètre, 92 mètres de profondeur.
Cet exemple a été analysé dans la série sur les lacs de cratère - lien.
Le Montchal, cône strombolien boisé, et le lac
Pavin - photo "vues aériennes super-Besse".
Sources:
- Guide des volcans d'Europe et des Canaries - M. Krafft et de Larouzière aux éd. Delachaux & Niestlé
- Photos SVT - Jean-Luc Franchomme PEGC (SVT - Sciences Physiques) - Académie de Lille - Photos libres de droit pour tout usage pédagogique
- Lithothèque Auvergne - Col de Guéry / hyaloclastites
- BRGM - Pavin-Montchal - link
- Activolcans - les dernières études sur le lac et le volcan - colloque de 2009
- Planète Terre - les mystères du lac Pavin - link