Les volcans ont ambivalents sur le plan de leurs effets ; pour le Sakura-jima, le côté négatif semble
l'emporter.
La reprise d’activité en 1955 a affecté négativement la population locale de différentes manières :
après des évènements éruptifs importants, plusieurs centimètres de cendres peuvent recouvrir les cultures et entraver la circulation, soit directement, soit par une remobilisation par les
vents. Les cendres volcaniques humides causent des courts-circuits. Les gaz se combinent à l’humidité atmosphérique pour générer des pluies acides.
Les cultures de radis
sous les cendres du Sakura-jima - photo © Antony Van
Eeten 2012
Sakura-jima - "Brouillard de cendres"
- photo © Antony Van Eeten 2012
Sakura-jima - Cendres mouillées et collantes - photo © Antony Van Eeten 2012
Bien que contenu en grande partie par le système Sabo, les avalanches de
débris peuvent causer sporadiquement des dommages aux propriétés et couper les voies de communication. En 1974, un lahar a causé la mort de 8 personnes.
Un panneau routier suffisamment explicite, même sans lire le japonais - photo © Antony Van Eeten 2012
Des retombées de bombes et de lapilli causent occasionnellement des dégâts, brisant les tuiles des
toits ou les pare-brises des voitures.
Ces retombées de cendres et lapilli chauds sont responsables de fréquents incendies de forêt. En
1985/86 de grands cratères, certains de plus d’un mètre de large, ont été creusé par la chute de bombes … en novembre 2006, une bombe de 5 tonnes a brisé le toit et le sol d’un hôtel de la côte
sud, à 3 km. du cratère, et blessé 5 personnes.
L’impact d’une exposition aux cendres volcaniques sur un long terme a été étudié. Elles ne contiennent
pas de particules fibreuses et un taux de cristobalite faible … cette forme de silice cristalline pouvant être responsable de dommages au niveau du système respiratoire à long terme. (La
cristobalite est considérée comme carcinogène : http://nj.gov/health/eoh/rtkweb/documents/fs/1657.pdf).
Les cendres ont un impact sur les personnes souffrant de problèmes respiratoires, auquel il faut
ajouter l’effet délétère du dioxyde de soufre inhalé.
Une étude (Higuchi & al.2012) parue en 2012 suggère cependant un taux de cancer pulmonaire de 50%
supérieur pour la cité de Sakurajima par rapport à Kanoya, située à 30 km. et non exposée aux cendres volcaniques, sur une période d’étude entre 1968 et 2002.
Le masque et les
pelles sont des ustensiles utlisés journalièrement à proximité du volcan - photo © Antony Van Eeten
2012
Une adaptation de la vie locale a été nécessaire … des abris contre les projections balistiques sont
présents en de nombreux endroits. Les routes sont régulièrement nettoyées et la cendre peut être mise en sac et déposée sur des endroits de collecte présents partout. Les patrouilles de pompiers
sont intensifiées en période d’activité augmentée, pour prévenir les feux de forêt. Cendres et lapilli entravent aussi la circulation aérienne de l’aéroport de Kagoshima, et un monitoring
constant est nécessaire.
Des abris ne sont jamais loin - photo © Antony Van Eeten 2012
Mais les habitants s’adaptent et peuplent les pentes du volcan, qui leur fournit un terrain favorable aux cultures. On y trouve des daikons, d’énormes radis blancs spécialité de
la région et récoltés de décembre à février, et aussi de minuscules mandarines.
Les daikons pèsent environ 6 kg, pour un diamètre de 50 cm. … mais certains atteignent les 45 kg. Quant
aux mandarines, elles ne mesurent que 3 cm. de diamètre.
Un "Sakura-jima daikon" de bonne taille
saupoudré de la poussière du volcan
La vie triomphe toujours ... des fleurs de Verge d'or resplendissent malgré leurs feuilles recouvertes de cendres -
photos ©
Antony Van Eeten 2012
Sources
:
Photovolcanica - Sakura-jima
- by R. Roscoe.