Zones affectées par l'éruption - avec le recul les aires les plus touchées sont celles afféctées par les coulées pyroclastiques (rose) , les avalanches de débris (crème) et les lahars (brun). et celles qui ont le moins bien récupéré.
Par rapport au schéma des dévastations ci-dessus, on peut constater sur les deux images
satellite Landsat en fausses couleurs, la reprise de la végétation après trente années, sauf dans les aires les plus touchées.
Image Landsat en fausses couleurs - Nasa 24 09.1980 après l'éruption.
La végétation est colorée en rouge, les zones rocheuses stérilisées en gris.
Image Landsat - Nasa 10.09.2009 près de trente ans après l'éruption.
Comme souvent dans ce cas en Amérique, après une destruction massive de la flore consécutive à un incendie ou
une éruption, ce sont les lupins bleus, Lupinus lepidus, plantes pionnières qui se sont installés en premier. Photo R.del Moral / Université de
Washington.
Ces fabacées (légumineuses) ont toutes en commun
de vivre en relation symbiotique avec des bactéries installées dans leurs racines (nodules racinaires). Ces bactéries ont la capacité de capturer l'azote atmosphérique et de le transformer en
substances azotées directement utilisables pour la plante. Cette association permet aux légumineuses de se développer sur des sols pauvres en azote,
l'utilisation des légumineuses comme engrais vert permettant de les enrichir en azote.
Les lupins sont suivis d'espèces invasives, parmi lesquelles Anaphalis margaritacea et Epilobium angustifolium.
Reprise de la vie au Spirit lake : épilobes- photo Lyn Topinka - USGS 1984.
Mais tout ne s'est pas passé sans problèmes : l'intervention d'insectes prédateurs du lupin, suivie de l'action des herbivores avant le reproduction ce cette plante, ont
modifié la répartition de cette plante pionnière et ralenti la "reconstruction" des biotopes...
Tous ces facteurs ont façonné un nouveau paysage.
Niveau biodiversité, on assiste, après ce boulversement majeur, non pas à une évolution mais à un "glissement environnemental" et à un "glissement dans les habitats", selon Peter Frenzen de l'U.S. forest service... une opportunité qui permet à divers organismes de prendre pied.
Bref, la vie a repris au St Helens, mais sous une forme un peu différente !
Sources :
- Stromboli on line - St Helens : live returns 1988-2001
- Rising from the ashes - Smithsonian
- Lupinus lepidus - classification et répartition en Amérique du Nord
- ESA - Ecological society of america - the role of lupine in succession of Mt St Helens
- MT St Helens recovery slowed by
caterpillar - Physorg.com 2005