Petit break "artistique" avant de poursuivre sur les volcans de l'Equateur et de la Bolivie .
Art naïf équatorien - © Carole et Frédéric Hardy
Sur les hauts-plateaux andins, les hommes exercent, durant l’hiver et l’abandon saisonnier des activités rurales, un artisanat typique : la peinture sur peau de moutons.
Traditionnellement, cette peinture était pratiquée pour la décoration de tambours et de masques utilisés lors des cérémonies et fêtes locales ; elle représentait souvent des scènes bibliques où se mélaient les croyances incas et chrétiennes imposées par les conqustadores espagnols.
"Le festival de la laine " de Julio Toaquiza - 1970 - acrylique sur peau 30 x 40 cm. - cadree en
bois. / Site web G.I.N.A.
A partir de 1970, Julio Toaquiza, chef de la communauté villageoise
de Tigua, commença à peindre sur de la peau de mouton tendue sur un cadre en bois d’Aliso. Une technique curieuse et efficace est utilisée pour décoller les
poils: sur le verso on verse du ciment mouillé, ensuite on peut décoller facilement la peau.
Julio Toaquiza intervieuwé dans son "atelier".
Ces tableaux d’art primitif très colorés, décrivent traditions et légendes andines, vie rurale et festivités locales.
Cette forme d’art naïf exploite sur un support traditionnel les couleurs vives de l’acrylique moderne.
Peinture de l'école de Tigua - auteur non identifié.
Depuis, de nombreux artisans s'en sont inspiré et l'art Tigua est une source importante de l'économie locale et même nationale.
Les marchés de Tigua et des alentours présentent de nombreux étals de peintures et de masques colorés.
Photo Little Big Adventure.
Après trente années à peindre ces scènes de la vie quotidienne, Julio Toaquiza s’est attelé à faire revivre le passé : il peint maintenant « l’esclavagisme et le travail dans les plantations » ; c’est l’histoire du soulèvement contre le travail forcé à Tigua et sa violente répression. Il raconte aussi la façon dont la vie a changé dans son village.
Des peintures rupestres à nos jours, l’art naïf a traversé les millénaires. Personnalisé en
France par le douanier Rousseau, il a comme caractéristique une palette joyeuse, une perspective enfantine, la simplicité des scènes, une vision personnifiée et en prise directe avec la réalité.
- La famille de Julio Toaquiza dans son intérieur.
Cet art naïf utilise aussi comme support les murs des habitations, où se retrouvent reproduit, avec moins de détails cette fois, les mêmes sujets : paysages campagnards, animaux domestiques et sauvages … et les volcans, les condors et les lamas omniprésents.
Volcan, condor et lama ... trilogie symbolique de
"l'Avenue des volcans" - © Carole et Frédéric Hardy
© Carole et Frédéric Hardy
La symbolique du "volcan" est particulièrement forte : le volcan représente la vie, la fertilité, la force. Toutes choses lui sont liées.
Sources :
- G.I.N.A. - Gallery of International Naïve Art
- Exploring Ecuador - Tigua
painters
- Photos de Carole et Frédéric Hardy.